Les propos tenus par le ministre de la santé, de la population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, jeudi dernier dans la wilaya d'Aïn-Témouchent, sont-ils annonciateurs des grandes lignes de la réforme du secteur de la santé ? Du côté de l'assemblée nationale, on déclare que sur les 36 projets de loi déposés au niveau du bureau de l'APN, celui de la santé n'y fait pas partie. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Au centre de plusieurs controverses, le projet de loi relatif au secteur de la santé n'a pas été débattu par les parlementaires de l'assemblée sortante. Et pourtant, à quelques mois de la fin de la dernière législature, la loi en question avait été déposée au niveau du bureau de l'APN. Elle a été toutefois retirée, sans que les parties concernées s'y prononcent. Seule l'UGTA, par la voix de sa structure fédérale, en l'occurrence la Fédération nationale des travailleurs de la santé qui avait déclaré à l'époque que ce «retrait fait suite à la demande des représentants des travailleurs», arguant que le projet en question ne «travaille ni le secteur encore moins les différents intervenants». Jeudi dernier, le nouveau ministre de la santé avait tenu des propos laissant croire que le secteur de la santé est sur le point de connaître une «veritable révolution». Le ministre de tutelle n'évoque point la loi en question, mais il dira notamment, «qu'un système unique de soins régit les secteurs public et privé en Algérie», ou encore les deux secteurs «sont soumis au pouvoir des directeurs de la santé des wilayas». Il est vrai que le premier responsible du secteur de la santé fait référence à la loi 05/85 qui régit le secteur, toute fois son insistence à rappeler que «l'unicité» d'actions du secteur privé et public est sans aucun doute annonciateur du grand chantier qu'attend le secteur de la santé. Mieux encore, il rappelle le principe de la gratuité des opérations chirurgicales au niveau des établissements hospitaliers publics, tout en soulignant que les spécialistes privés peuvent effectuer des interventions chirurgicales aux malades au niveau des établissements hospitaliers publics (EHP), conformément à un accord cadre signé avec les Directions de la santé et que ces opérations doivent être pratiquées gratuitement. M. Hasbelloui a indiqué à ce sujet, que la convention de partenariat entre les Directions de la santé des wilayas et les spécialistes privés garantissent les droits du spécialiste et du malade, affirmant que la gratuité des soins dans les établissements sanitaires publics jouit d'un grand intérêt de la part du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale, le président de la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés, Nezar Cherif avait déclaré qu'à l'ordre du jour de la nouvelle session parlementaire ordinaire, qui se déroulera sur dix mois, figurent quelque 36 projets de loi, dont certains ont été déposés au niveau du bureau de l'Assemblée et d'autres pas, indiquant au passage, que la loi sur la santé n'y fait pas partie jusqu'à l'heure. S'abstenant de préciser si le texte en question a fait l'objet ou non d'un retrait, M. Nezar s'est contenté d'affirmer «tout ce que je sais, c'est que ce texte avait été déposé au niveau du bureau de la précédente Assemblée mais qu'il est resté au niveau de la commission de santé».