Les Séfraouis viennent de rendre un grand hommage au président du HCI (Haut Conseil islamique), Dr Cheikh Bouamrane, rappelé à Dieu, jeudi dernier, à l'âge de 92 ans. Une reconnaissance, une gratitude et un grand respect à cette grande personnalité qui mérite tout l'honneur d'un seigneur. Le défunt était l'un des grands «avocats» d'Isabelle Eberhardt. Rappelons qu'il a tenu une conférence sur l'islamisation d'Isabelle Eberhardt, il y a 12 années (octobre 2004) à Aïn-Séfra. Nous avons jugé utile de reprendre quelques déclarations de cette conférence-débat. Le président du HCI ,a en effet, cassé un tabou : Isabelle n'a jamais été une espionne. II aurait même souhaité la création de la fondation Isabelle Eberhardt. C'est donc sous le thème : l'islamisation d'Isabelle Eberhardt, que le Cheikh a levé toute équivoque sur le doute de son islamisation et sur l'espionnage : «Isabelle est une musulmane et n'a jamais été une espionne». Dans sa longue intervention qui a duré plus de trois heures, le président du HCI dira que cette «grande aventurière journaliste et romancière, mérite aujourd'hui tout l'honneur et le respect, comme elle mérite une baptisation en son nom d'un grand édifice culturel». «Espionne pour qui ?» s'était-il interrogé «pour les Algériens ou pour le colonialisme ? Ceux qui la traitent d'espionne, qu'ils nous ramènent la preuve. Isabelle ne racontait de l'Algérie rien de ce qui aurait pu plaire. Elle aurait pu rester vivre en Europe, mais le destin l'a voulu autrement, elle a embrassé l'islam, vivre avec les Algériens et mourir musulmane était sa devise. Voilà que Dieu a exhorté son souhait pour mourir sous les décombres de Oued Séfra, et être enterrée au cimetière musulman de Sidi-Boudjemaâ de Aïn-Séfra», avait-il déclaré. Le Président du HCI avait déclaré devant l'assistance que la machine était mise en œuvre : «Déjà, je viens d'apprendre que le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur M. Zerhouni est très content de cette conférence qui se tient sur Isabelle ici à Aïn-Séfra. Donc, il est temps de penser dès à présent à la création de la fondation Isabelle Eberhardt», aurait souhaité Bouamrane à l'époque. A tout seigneur, tout honneur. Que Dieu le garde en Son Vaste Paradis. Voilà donc une reconnaissance des Séfraouis envers ceux qui les aiment.