En 2015, le secteur pharmaceutique algérien qui compte 143 unités opérationnelles de production s'est taillé 45% de parts de marché, totalisant un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros. L'objectif des 70% que se sont fixé les pouvoirs publics pour cette échéance de 2015 reste encore loin. Lyas Hallas-Alger (Le Soir) -Dans son intervention, hier, lors de la rencontre sur l'industrie pharmaceutique en Algérie organisée dans le cadre du cycle des débats du Forum des chefs d'entreprises (FCE), le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, Hammou Hafed, a indiqué que la nomenclature des médicaments a été assainie et ne compte plus que 4 270 médicaments. Ainsi, la facture globale des produits pharmaceutiques en 2015 était de 3 milliards d'euros dont 2,8 milliards d'euros de médicaments, soit 91%. La part de la production locale a représenté en 2015 45% de cette facture. «En valeur, cette part, qui est de l'ordre de 1,3 milliard d'euros, s'est multipliée par cinq en dix ans. L'objectif des pouvoirs publics est d'atteindre 70% en valeur. Le ministère de la Santé maintient ses efforts en ce qui le concerne pour davantage de facilitation en vue de soutenir cette industrie», a-t-il noté. Comparativement à 2014, la facture des produits pharmaceutiques a baissé de 7%, ce qui représente en valeur 132,5 millions d'euros d'économie. La part des médicaments fabriqués localement a augmenté de 10%, contribuant à la baisse de la facture à hauteur de 3,25%. Quant aux produits à usage hospitalier, le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Mohamed Ayad, n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction par rapport au bilan de 2015 où son établissement a dégagé un bénéfice de 2 milliards de dinars (170 millions d'euros). «Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 75 milliards de dinars (625 millions d'euros). En volume, les achats de produits locaux qui représentent le tiers des achats globaux ont enregistré une hausse à 1,9 milliard de dinars (160 millions d'euros) en valeur durant cet exercice, soit un quart des achats», a-t-il détaillé. Et d'ajouter : «Les deux tiers des achats de la PCH relèvent des classes thérapeutiques de cancérologie (22,5 milliards de DA) et d'hématologie (12,9 milliards de DA).» Il convient, enfin, de noter que les opérateurs ayant assisté aux débats ont soulevé le problème de la perte de change due à la dévaluation du dinar qui a perdu près de 40 % de sa valeur en deux ans, alors que les tarifs ne sont révisables que sur 5 ans. La crise secouant le pays à cause de la chute des prix du pétrole et ses répercussions sur les business-plans des fabricants contrarie ainsi le développement des nouveaux projets. Hammou Hafed a en tout cas rappelé que le problème est pris en charge pour les produits nouvellement enregistrés, et ce, au moment même de l'enregistrement où les opérateurs ont le choix de fixer les tarifs soit en dinar soit en monnaie étrangère.