Des travaux de réflexion ont été entamés par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec les doyens et professeurs des Facultés de médecine pour revoir l'ensemble du système régentant les études médicales. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - La refonte de ces études a fait l'objet de quatre ateliers/réunions depuis janvier 2016 entre ces parties prenantes. Pourquoi restructurer le régime aujourd'hui ? La mise à jour a même trop tardé pour le corps professoral médical. Les raisons sont manifestement évidentes, a déclaré le professeur Necib Berber, doyen de la Faculté de médecine de Tlemcen. Son exposé lors de la conférence nationale des universités, samedi dernier, en a fait état précisément. Il y a lieu de savoir que les textes régissant la médecine datent de plus de 45 ans. Soit établis durant la période postindépendance, quand l'Algérie était en pénurie de médecins et de compétences médicales. Si le volet juridique archaïque est, effectivement, l'une des plus importantes entraves à la modernisation du secteur, il va sans dire que les indicatifs épidémiques et démographique référentiels de l'époque diffèrent de pied en cap avec ceux d'aujourd'hui. Le diabète, l'hypertension, le cancer, l'Alzheimer et d'autres maladies du siècle étaient encore très peu connues dans les années 1970, a signalé le professeur. Or, elles se répandent de plus en plus dans l'Algérie d'aujourd'hui et elles nécessitent incontestablement «une considération particulière». Ce n'est pas le cas dans les universités de médecine actuellement qui n'y consacrent pas de modules spécifiques. Outre ces causes, la pédagogie et les dispositifs d'enseignement ont également évolué, a précisé le doyen. Concrètement, la réflexion en cours au ministère examine un ensemble de commissions traitant de l'utilisation des établissements universitaires et de la validation des terrains de stages hors CHU, puisque ceux-ci ne sont pas en mesure d'accueillir des centaines d'étudiants en plus des patients. Pour des raisons pratiques, pédagogiques mais aussi éthiques. L'architecture du cursus va également être revue, que ce soit pour l'organisation, l'évaluation ou la durée des études, a précisé le professeur N. Berber. Evidemment, les concertations lors des réunions précédentes concernent, en plus, l'allègement, la psychologie clinique, l'hygiène hospitalière, la simulation médicale ou encore d'autres modules qui vont être intégrés aux études médicales. Pour le professeur, il est également nécessaire d'introduire et de généraliser le tutorat au premier cycle. Il recommande parallèlement la modernisation pédagogique avec «une utilisation intensive des TIC». Selon lui, «le concours du résidanat ne doit pas être impératif et le choix de tous». En rajoutant que c'est, d'ailleurs, tout l'intérêt de l'intégration de formations professionnalisantes. «Il est temps que le médecin généraliste retrouve sa place dans la société et dans le système de santé», conclut-il.