Malgré l'existence d'un arsenal juridique des plus importants, portant préservation et lutte contre le travail des enfants en Algérie, le phénomène existe dans plusieurs secteurs d'activité. Le représentant de l'Unicef en Algérie l'a laissé entendre hier, lors de son intervention, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le représentant de l'Unicef en Algérie a, certes, minimisé le phénomène contrairement aux autres pays. Mais selon lui, des informations en sa possession font ressortir que ce même phénomène est réel. Toutefois, l'intervenant a reconnu «les efforts consentis par le gouvernement de l'Algérie pour mettre fin à cette situation». A ce propos, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed El Ghazi, dit «que la célébration chaque année par notre pays, de cet événement constitue un signal fort et l'affirmation de la volonté des pouvoirs publics de construire un avenir toujours meilleur et radieux pour nos enfants». «La nouvelle Constitution vient ainsi renforcer un arsenal juridique et institutionnelle déjà important qui érige la protection de l'enfant en priorité nationale, notamment la mise en place depuis 2003 de la commission nationale intersectorielle de prévention et de lutte contre le travail des enfants dont les résultats des activités qu'elle mène sont à saluer», a-t-il dit, tout en citant la décision prise par le président de la République pour la création d'un organe national de la protection et de la promotion de l'enfance. Cependant, le ministre du Travail a saisi cette opportunité pour lancer un message à l'adresse des partenaires économiques «à redoubler de vigilance afin de veiller à l'absence de tout recours à une main d'œuvre infantile dans leurs chaînes de production». «Ils doivent s'impliquer davantage dans la lutte contre l'économie informelle qui demeure un secteur où le travail des enfants intervient en grande partie. (...) Il faut également mettre en évidence la responsabilité première des parents dans la protection de leurs enfants contre toute forme d'exploitation économique», a-t-il expliqué. Selon le ministre, une enquête, menée par l'inspection du travail en 2015, indique que sur 15 093 organismes employeurs occupant un effectif de 98 327 travailleurs, il a été enregistré l'emploi de 97 enfants de moins de l'âge légal de 16 ans, soit un pourcentage de l'ordre de 0,09%, contre 0,04% en 2014, alors qu'il avait atteint 0,56% en 2002. Le bilan de contrôle relatif à l'aspect du travail des enfants étant minime, et ceci est dû au fait que le phénomène du travail des enfants se situe en dehors des relations de travail qui impliquent directement l'enfant à un employeur, selon la même source. Il s'agit surtout d'enfants qui travaillent pour leur propre compte, ou dans le milieu familial. Pour le premier responsable du département du travail, de l'emploi et de la protection sociale, «la célébration annuelle de cette Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants constitue, si besoin est, une illustration de la ferme volonté de l'Algérie de renforcer la protection de ses enfants dans le respect des normes internationales et nationales pertinentes à travers l'instauration d'un environnement favorable à leur épanouissement».