Le ministre de l'Industrie a indiqué que le gouvernement n'a pas renoncé à la règle 51/49 et le droit de préemption, comme le lui ont reproché les députés de l'APN lors des débats sur le projet de code de l'investissement. Younès Djama - Alger (Le Soir) - «Nous n'avons pas abandonné la règle 51/49 et le droit de préemption mais nous les avons renforcés et adaptés. En l'état actuel de notre économie nous en avons plus que besoin», a-t-il souligné à l'issue des débats sur le projet, ajoutant «nous avons rendu applicable le droit de préemption même à l'étranger. Aussi, la règle 51/49 sera appliquée à l'importation et c'est la nouveauté que nous avons introduite». Au deuxième jour de l'examen du texte relatif au code de l'investissement à l'Assemblée, les députés de l'opposition ont renouvelé leurs critiques à l'égard d'une «compradore» de l'avis de la députée du Parti des travailleurs, Nadia Chouitem, qui accuse les promoteurs de cette loi d'être au service des multinationales. «Il est question de délocalisation y compris vers l'Algérie de matériel rénové. C'est, en outre, la porte ouverte à l'esclavagisme ; cette loi est fondée sur le prétendu attrait des IDE ; le FMI dit qu'il y a une rétraction mondiale des investissements directs étrangers à l'exemple de la Chine où les IDE ont quitté en masse ce pays. Comment le ministre peut-il nous ramener les IDE, par les exonérations fiscales parafiscales et douanières tout azimut sans limite dans le temps ?», s'emporte l'élue qui déplore qu'aucun secteur stratégique n'est protégé par la loi. «Le ministre prétend nous ramener des IDE qui n'existent pas, ce n'est pas nous au PT qui le disons mais le FMI», note Mme Chouitem. Et de souligner qu'il y a une récession économique et une baisse des recettes des hydrocarbures de 70%, et s'offusque que cette loi voudrait que l'Etat offre ses recettes fiscales et autres sous prétexte d'attirer les investisseurs étrangers. «C'est justement le caractère compradore de cette loi. La règle 51/49 est une règle souverainiste qui protège l'économie nationale, nous ne sommes pas un pays capitaliste ; L'Etat est en droit d'exiger une contrepartie et le minimum c'est qu'il y ait une partie de 51% pour l'Etat afin d'éviter que des transferts des capitaux vers l'étranger ne soient effectués», relève encore la députée qui avertit que le texte qui leur est présenté menace l'indépendance économique du pays. Dans son message lors du 19 mai, le Président souligne que l'indépendance politique passe par l'indépendance économique et financière ; or, le code de l'investissement va à l'encontre de la lettre du chef de l'Etat. Nous rejetons cette loi, au PT, nous vivons des craintes énormes, il s'agit de la souveraineté nationale. Cette loi prépare aussi les conditions à l'endettement extérieur qui va achever notre pays. Le PT a introduit 24 amendements à ce texte. La députée du FFS, Baya Djenane, a, elle, prévenu contre les apprentis investisseurs qui se sont emparés du foncier sous prétexte d'investir, et ce, tant au niveau du littoral que des Hauts-Plateaux à l'instar de la wilaya de Béjaïa.