Le ministère de la Communication a adressé, hier, une dernière mise en demeure aux chaînes de télévision non accréditées en Algérie pour se conformer à la réglementation. Quelques semaines après la mise en garde du Premier ministre Abdelmalek Sellal, enjoignant à son ministre de la Communication de fermer les chaînes non agréées, ce dernier a envoyé une dernière mise en demeure pour demander à ces chaînes de se conformer à la réglementation en vigueur qui interdit la création de médias sans l'accord des autorités. Dans ce contexte, il faut rappeler que le paysage médiatique a connu une floraison de chaînes satellitaires à partir de 2012, date de promulgation du nouveau code de l'information qui a décrété l'ouverture du secteur aux privés. Or, les textes d'application de ce code n'ont pas encore vu le jour et le vide juridique a ouvert la voie à l'anarchie. Il y a environ une cinquantaine de chaînes domiciliées à l'étranger qui émettent ainsi à l'intention du public algérien. Les autorités ont accrédité des bureaux de représentation pour cinq chaînes. Il s'agit d'Echourouk TV, de Dzaïr TV, Djazaïria TV, d'Ennahar TV et El Hoggar TV. Les journalistes et cameramen de ces chaînes ont le statut de presse étrangère. Cet agrément et s'il n'a pas sorti ces chaînes de la précarité dans laquelle elles exercent, les met au moins à l'abri de la fermeture annoncée. En effet, cette dernière mise en demeure adressée aux autres chaînes de télévision est une formalité administrative accomplie en vue de fermer celles parmi lesquelles elles ne se conformeront pas aux règles d'usage en la matière. Il convient de noter par contre que ce n'est pas tant la précarité dans laquelle se trouvent ces chaînes et le souci du formalisme administratif qui motivent l'action du gouvernement. Mais c'est le contenu de ces chaînes qui gêne le plus. Dans sa mise en garde du 23 mai dernier, Abdelmalek Sellal a estimé qu'il fallait plutôt «redresser un secteur livré à l'anarchie où les lignes rouges qui sont les valeurs et principes de la société algérienne ont été franchies». Les premières chaînes qui en feront les frais, ce sont ainsi, suivant la mise en demeure du ministère de la Communication, «les chaînes de télévision exploitant un service de communication audiovisuel de manière illégale en Algérie, en infraction des dispositions législatives et réglementaires applicables en la matière». Le cahier des charges annexé à la loi relative à audiovisuel fixe, en tout cas, le cadre d'exercice de cette activité : «Le respect de l'unité nationale, les intérêts économiques et diplomatiques de l'Algérie, le secret de l'instruction judiciaire, les constantes et les valeurs de la société et les valeurs nationales et les symboles de l'Etat tels que définis par la Constitution.»