C'est un square qui s'étire entre la Direction de la santé et une école primaire privée, en plein cœur de Calama. Les Guelmis y croisent chaque jour de petits groupes de jeunes éternellement désœuvrés et des couples aux mœurs plus ou moins légères. Certains habitants de la cité Sogan et de l'immeuble occupé par les employés du secteur de la santé affirment avoir alerté à de maintes reprises la police sur les dérives observées dans cet endroit. «C'est pour attirer leur attention sur le comportement de ces individus qui plombent l'ambiance du quartier», nous déclare un retraité qui habite dans les environs. Et d'ajouter «on ne peut plus ouvrir les fenêtres de jour comme de nuit en raison de certaines scènes qui touchent aux bonnes mœurs, ça devient insupportable». Un cadre de la wilaya enchaîne : «Pas surprenant que les femmes et même les hommes en famille évitent de passer par là, chaque fois que je traverse ce square pour rejoindre mon lieu de travail, je croise des jeunes couples et des délinquants, certes, ils ne sont pas agressifs mais créent une atmosphère assez pesante avec leurs comportements». Ce square qui se trouve en face du siège de la wilaya a été récemment réaménagé pour être en conformité avec les structures urbaines en matière d'espace public. Une enveloppe conséquente a été allouée par les pouvoirs publics pour faire de cet endroit une vitrine de développement dans cette wilaya. Mais ce dernier s'est rapidement reconverti d'une vision récréative et de détente pour les riverains, en un lieu de prédilection pour les délinquants et les couples en quête d'intimité. Cet espace public conçu pour être aussi un lieu d'embellissement du paysage urbain se trouve donc abandonné à son triste sort. Il est fréquenté à longueur de journée par des délinquants de tout acabit, qui en font leur fief. En dépit des descentes effectuées quasi régulièrement par les forces de l'ordre, cet endroit demeure un véritable coupe-gorge, consommation d'alcool et de stupéfiants, agressions... sont devenus légion dans ce jardin qui porte les stigmates des tensions qui émaillent le quotidien de ces jeunes. Les riverains déplorent cette situation qui porte atteinte à la moralité publique. A cela s'ajoutent d'autres incivilités : murs et parterre fréquemment souillés par l'urine, jet de mégots, de canettes de bière et autres déchets abandonnés par ces délinquants. Aujourd'hui, les riverains réclament «un vaste programme de prévention, d'assainissement et de sauvegarde de cet endroit, destiné à un public familial, et conçu pour améliorer le bien-être et le cadre de vie des Guelmis».