Après plusieurs jours, l'Union africaine a réagi à la demande d'adhésion formulée par le Maroc, en diffusant un communiqué dans lequel elle clarifie les conditions d'intégration au sein de son organisation, en mettant particulièrement l'accent sur l'impossibilité de procéder à l'expulsion d'un quelconque membre que ce soit. A entendre la RASD (République arabe sahraouie démocratique) qui lutte depuis plus de quarante ans contre l'occupation de son territoire par les Marocains. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Cette précision ressort d'ailleurs de manière forte dans le texte émis par l'UA puisqu'il rappelle à l'intéressé que son acte constitutif «ne contient pas de dispositions relatives à l'expulsion d'un membre quelconque». Pas besoin d'en dire plus. Il est de notoriété publique que le Maroc avait souverainement pris la décision de se retirer de l'Organisation de l'unité africaine (OUA auparavant) suite à l'admission de la République sahraouie en 1984. Hassan II avait adressé un message inscrit dans les annales de l'histoire et la mémoire des Sahraouis notamment. Il y a trois jours, le ministre sahraoui des Affaires étrangères a d'ailleurs tenu à en rappeler le contenu, avec une certaine pointe d'amertume : «Je suis triste de vous quitter mais je refuse que le Maroc s'asseye devant des joueurs de tam-tam.» Trente-quatre ans après, le successeur de Hassan II, Mohammed VI, décide de revenir sur la décision de son père, à un moment où son pays se trouve plus que jamais acculé par la communauté internationale sur la question sahraouie. Les Nations-Unies et l'Union européenne ont particulièrement fait montre de sévérité en prenant des mesures très dures dont la rupture de partenariats économiques dont dépend en partie ce pays. Les échecs successifs enregistrés sur le plan diplomatique ont d'ailleurs été perçus comme étant l'une des raisons probables de l'offensive lancée par Mohammed VI, pour un retour au sein de l'organisation africaine. Plusieurs pays africains ont réagi à cette demande inattendue en renvoyant le prétendant à l'acte constitutif de l'Union africaine rappelant les démarches à suivre en vue d'une adhésion. Il rappelle que le président de la Commission de l'UA, dès réception d'une telle demande, «en communique copie à tous les Etats membres. L'admission est décidée à majorité simple des Etats membres. La décision de chaque Etat membre est transmise au président de la Commission, qui communique la décision d'admission à l'Etat intéressé, après réception du nombre de voix requis». Le texte rapelle par ailleurs que Idriss Deby président de la République du Tchad et président en exercice de l'Union africaine, a informé la présidente de la Commission de l'Union africaine, qu'il avait reçu un courrier du Roi du Maroc, Sa Majesté Mohammed VI, concernant l'intention du Maroc de se joindre à l'Union africaine». Enfin, il faut savoir que le texte précise que le Maroc n'a pas participé à la 27e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine à Kigali les 17 et 18 juillet derniers. «Cette question ne figurait pas à l'ordre du jour du Sommet et n'a pas non plus fait l'objet de discussions au cours des délibérations de cette conférence. Il s'agit à l'évidence d'une mise au point de taille à toutes les informations qui circulent depuis un certain temps, au sujet d'un succès obtenu par le Maroc auprès de plusieurs pays africains qui auraient décidé de soutenir Mohammed VI dans ses aspirations politiques. La majorité des voix se sont à présent exprimées au sujet de cette demande d'intégration. Reste à connaître la décision finale du royaume qui, s'il acceptait un retour tel qu'édicté par les textes de l'UA, serait amené à côtoyer la RASD. Dans quel objectif ?