La compagnie nationale Sonatrach a reconduit le groupement d'entreprises constitué entre sa filiale Enac et Cosider pour la réalisation d'un nouveau gazoduc de 344 km devant relier les champs gaziers du Sud-Ouest au centre national de dispatching gaz de Hassi R'Mel. Un projet de près de 40 milliards de dinars (350 millions de dollars environ). Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Les contrats liés au projet du nouveau gazoduc devant relier les champs gaziers du sud-ouest dont l'entrée en production est prévue pour 2019, ont été signés hier, lors d'une cérémonie organisée au siège de la Sonatrach à Hydra en présence du ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa. Le premier contrat concerne la fourniture de 344 km de pipes pour un montant de 17,4 milliards de dinars (158 millions de dollars) et un délai de douze mois, un marché attribué à l'Algérienne de fabrication de pipe (Alfapipe), filiale du groupe public Imetal. Et le second contrat, portant réalisation du gazoduc en EPC (Engineering, Procurement, and Construction), pour un montant de 20,7 milliards de dinars (192 millions de dollars) et un délai de trente mois, attribué au groupement Enac-Cosider. Le nouveau gazoduc dit GR7, présenté par le vice-président chargé du transport par canalisation à Sonatrach Arbi-Bey-Slimane, va ainsi relier les champs d'Ahnet, Hassi Mouina et Hassi Ba Hamou dont l'entrée en production est prévue pour 2019. En effet, les champs de Hassi Mouina et Hassi Ba Hamou, totalisant une production annuelle de 9,4 milliards de mètres cubes, seront opérationnels en avril 2019 et celui d'Ahnet en juillet de la même année. Le projet du GR7 qui s'inscrit dans le programme de développement de Sonatrach, à court et à moyen terme, et en prévision de l'entrée en production des champs gaziers précités. Il s'agit d'une extension du système de transport par canalisation (STC) de cette région Sud-Ouest dont l'offre gazière atteindra 21 milliards de mètres cubes par an à l'horizon 2020. Une offre qui devrait être acheminée vers le Centre national de dispatching gaz (CNDG) de Hassi R'Mel. Ce STC compte déjà un gazoduc de 765 km (GR5), construit pour rappel, par le même groupement Enac-Cosider, et qui relie les champs Touat, Timimoun et Reggane Nord à Hassi R'Mel. Ces champs, dont l'entrée en production est prévue en juin 2017, produiront 8,9 milliards de mètres cubes par an. En 2020 et avec l'entrée en production des champs de Tidikelt Sud, Akabli et S/Total, l'offre de la région Sud-Ouest cumulera 21 milliards de mètres cubes. Lors de cette cérémonie de signature des deux contrats du GR7, les responsables des entreprises bénéficiaires des contrats n'ont pas manqué d'exprimer leur gratitude pour la confiance mise dans leurs entreprises. «Jusqu'à un passé récent, les projets de ce genre étaient réalisés par des entreprises étrangères», a souligné le P-dg de Cosider, Lakhdar Rekhroukh. Le ministre Bouterfa, lui, s'est félicité des capacités de réalisation des entreprises nationales qui ont déjà donné satisfaction pour le gazoduc GR5. «On disait, pour les entreprises publiques, qu'on ne pouvait prévoir, ni leur prix, ni leur délais. Maintenant, nous connaissons, et leurs prix, et leurs délais», a-t-il conclu. Amine Mazouzi : «La presse accorde trop d'importance à ce litige avec Total» En réponse à une question sur le litige opposant Sonatrach à la compagnie française Total au sujet de la taxe sur les profits exceptionnels, le P-dg de la major pétro-gazière nationale Amine Mazouzi a estimé que l'affaire est banale : «C'est normal dans la vie d'une entreprise. Je pense que la presse accorde un peu trop d'importance à ce litige. Ce n'est pas le premier litige que Sonatrach a eu à gérer. Nous sommes prêts à discuter les propositions de ce partenaire dans le cadre d'un règlement à l'amiable mais, il a choisi la voie de l'arbitrage international. Nous allons ainsi défendre nos intérêts. Et, nous avons d'importants atouts pour défendre nos intérêts. Sinon, nous avons signé des accords avec la plupart de nos partenaires pour éviter ce genre de contentieux à l'avenir.»