La secrétaire générale du Parti des travailleurs qualifie la suspension récente du président PT de l'APC de Kouba, d'«illégale» et d'«arbitraire». Selon elle, la décision du wali d'Alger est «infondée». Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune n'a pas mâché ses mots. Pour elle, la décision prise par le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, pour la suspension du P/APC de Kouba, est «infondée». «Il n'est pas le seul président d'APC à être suspendu de cette manière, infondée, et avant même que la justice ne se prononce et de manière définitive», dit-elle. Se référant à l'article 43 du code communal, elle précise que dans cette affaire, il n'y a ni crime, ni délit en rapport avec les deniers publics, ni atteinte à l'honneur, ni mesures judiciaires ne permettant pas d'exercer le mandat électif. Pour elle, la loi est claire et il n'y a aucune raison pour que ce responsable soit suspendu. «Le wali a tout de même les capacités de discernement. Je ne peux pas l'imaginer prendre une décision à la hussarde comme celle-là si ce n'est parce qu'il y a des intérêts occultes», ajoute-t-elle faisant allusion à l'implication du fils d'un ancien ministre dans l'une des affaires dont est accusé le maire de Kouba. Elle estime également que s'il n'y avait pas d'influence, le wali n'aurait jamais réagi aux plaintes de simples citoyens. D'ailleurs, poursuit-elle, «un simple citoyen ne peut pas bénéficier de biens dans le cadre de l'ajustement structurel». Intervenant hier à Alger, la SG du PT précise que les élus victimes de décisions arbitraires appartiennent à de différents partis. «Seulement, ceux qui profitent de ces décisions sont les mêmes et sont issus d'autres partis», dit-elle avant de souligner que ces comportements interviennent toujours à l'approche des rendez-vous électoraux. De son côté, le maire de Kouba, Bousnina Zohir, a révélé les vraies raisons de sa suspension. Selon lui, le wali d'Alger lui reproche, en premier lieu, de ne pas avoir régularisé une construction érigée sur un terrain appartenant aux domaines publics et dont s'est «accaparé un fils d'un ancien ministre».L'autre reproche, poursuit-il, est lié à la délivrance d'un permis de démolir et d'un autre permis de construire pour un terrain situé au sein de l'Ecole nationale supérieure de Kouba (ENS). Une propriété publique précise-t-il, cédée pourtant à un privé en 1995. Louisa Hanoune revient à la charge pour dénoncer «certains walis qui cèdent aux pressions et appliquent des décisions illégales car ils ne pensent qu'à leur poste». Elle interpelle ainsi le ministre de l'Intérieur qui avait «donné un ordre pour que cessent ces décisions anarchiques» ainsi que le Premier ministre. Pour elle, «aujourd'hui, il est question de sauvegarder la République».