Candidat � un emploi, � une formation, au permis de conduire, beaucoup de situations n�cessitent, au pr�alable, la remise de certificats m�dicaux attestant la capacit� physique du postulant � accomplir sans danger pour lui-m�me ou pour autrui certaines t�ches bien d�termin�es. D�livrer un certificat m�dical � un �pileptique candidat au permis de conduire ou � une formation de menuisier, par exemple, cela semble pour le moins anormal. En d�livrer un � un asthmatique ou un tuberculeux pour travailler dans une entreprise de peinture ou une cimenterie, c'est tout autant. Du point de vue administratif, seules les structures sanitaires publiques, en principe, sont habilit�es � dispenser ces documents car ils font partie du syst�me de pr�vention en mati�re de sant� publique. Pourtant, � S�tif (et ailleurs), les certificats de phtisiologie et de m�decine g�n�rale sont encore d�livr�s � l'œil, sans m�me une radioscopie ou une auscultation quelconque, � moins de pr�senter des sympt�mes vraiment flagrants. S'il est vrai que les m�decins exer�ant au sein de ces structures, d�j� insuffisantes, sont �galement d�bord�s par le nombre de malades qu'ils doivent examiner, il n'est plus permis d'ignorer les cons�quences que peut entra�ner un certificat d�livr� � mauvais escient. Imaginons le drame que causerait un �pileptique au volant d'un transport en commun au moment d'une crise. Par ailleurs, certains m�decins du secteur priv� n'h�sitent pas non plus � d�livrer des justifications de maladies imaginaires � des coll�giens ou des lyc�ens mineurs, en mal de libert�, qui trouvent l� le moyen de d�jouer la vigilance de leurs parents pour justifier des absences de plusieurs jours alors qu'ils sont cens�s �tre en classe. Que peut faire un enfant cens� �tre � l'�cole quand il se retrouve toute la journ�e dehors, � l'insu de ses parents, si ce n'est pour s'adonner � des activit�s douteuses ou se jeter dans la d�bauche. Les ant�c�dents existent pourtant et ils sont m�me nombreux, mais tout le monde continue � fermer les yeux. C'est � la suite d'une situation similaire, o� une proc�dure en justice a �t� engag�e par les parents d'une jeune fille en tr�s mauvaise posture, qu'un lyc�e � S�tif a pris la d�cision de n'accepter que les certificats m�dicaux remis par les parents des �l�ves absents, cartes d'identit� � l'appui. Il est d'ailleurs le seul � travers la wilaya de S�tif � appliquer une telle mesure. Dans tous les autres �tablissements scolaires, l'�l�ve justifie son absence quand il le veut. Il peut m�me donner son certificat � n'importe qui pour le remettre � sa place, d�s le premier jour, pour �viter que l'avis d'absence ne parvienne � ses parents. Une situation insolite, plut�t anecdotique, s'est d�roul�e il y a quelques jours dans un lyc�e � S�tif. En effet, un jeune lyc�en s'�tant absent� n'a pas trouv� mieux pour justifier son absence que de falsifier en son nom une ordonnance m�dicale de sa belle-sœur. Le comble est que le contenu de l'ordonnance mentionnait de faire un test de grossesse. L'administration du lyc�e n'a vu que du feu et le lyc�en a obtenu son billet d'entr�e en classe. Quelle que soit la situation pour laquelle il est demand�, le certificat m�dical n'est jamais un document anodin. C'est aussi un acte qui engage la responsabilit� de celui qui l'a d�livr�. Tous les m�decins pr�tendent le faire pour �viter des sanctions � quelqu'un qui risque la perte de son emploi ou l'exclusion scolaire. Malheureusement, ces demandes ne sont pas toujours innocentes et les cons�quences parfois dramatiques. Malgr� tous les risques qu'ils encourent, nos m�decins continuent de faire preuve d'indulgence, voire de complaisance au d�triment des caisses de S�curit� sociale ou de l'avenir de ces enfants consacr�s irresponsables par le code p�nal.