La nouvelle composante de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption a été révélée ce jeudi dans un communiqué diffusé par la présidence de la République via l'agence officielle APS. Une équipe pluridisciplinaire qui devrait animer la politique nationale de lutte contre le phénomène. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Dans un communiqué diffusé jeudi dernier, la présidence de la République a rendu publique la nouvelle composante de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC). Une équipe pluridisciplinaire fédérée autour de Mohamed Sebaibi, qui a été, entre autres, chef de cabinet du Premier ministre Ouyahia et ancien directeur de cabinet du ministre des Finances Benbitour. En effet, la nouvelle composante de l'ONPLC compte deux universitaires : Maya Fadel qui enseigne le droit international à la Faculté de droit d'Alger et qui a eu à occuper des fonctions à la Cour africaine des droits de l'Homme et de rapporteuse de plusieurs commissions onusiennes ; et Nabila Boukhoubza responsable du doctorat à la faculté des sciences de l'information et de la communication d'Alger et qui a eu à siéger comme membre du jury du concours journalistique Media Star qu'organise l'opérateur de téléphonie mobile Ooredoo. Elle compte aussi l'avocate Khadidja Meslem, l'ancien président du tribunal d'Oran Abdelmalek Yacoubi, l'ancien inspecteur général de l'inspection des services du budget au ministère des Finances Abdelkrim Bali ainsi que l'ancien directeur de PME II, programme d'appui aux PME/PMI mis au point en collaboration avec l'Union européenne, Abdeldjalil Kassoussi. Ainsi, seul Abdelkrim Bali a fait un mandat au sein de l'ONPLC dont l'ancienne équipe était composée de l'ancien chef de cabinet du ministre des Finances Harchaoui Brahim Bouzeboudjen (président), l'ancien ambassadeur d'Algérie au Mali Abdelkrim Gheraieb dont les trois filles et le gendre ont été cités dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, Abdelkader Benyoucef, les anciens gendarmes Ahmed Ghai et Messaoud Abed ainsi que la diplomate Sabrina Temkit. Dans ce contexte, il convient de rappeler que l'ONPLC, institué par la loi de 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et constitutionalisé à la faveur de l'amendement de la Constitution intervenu en février dernier, a pour mission de «proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention contre la corruption». L'ONPLC – placé auprès du président de la République auquel il présente un rapport annuel de ses activités, mentionnant les insuffisances et, éventuellement, des recommandations pour les corriger – est l'animateur principal de la politique nationale en matière de prévention et de lutte contre la corruption. Il est censé collecter, centraliser et exploiter toute information qui peut servir à détecter et à prévenir les actes de corruption et quand il relève des faits susceptibles de constituer une infraction à la loi pénale, il transmet le dossier au ministre de la Justice qui saisit, le cas échéant, le procureur général territorialement compétent aux fins de mettre en mouvement l'action publique. En tout cas, l'Algérie, l'un des premiers Etats signataires de la Convention des Nations-Unies contre la corruption de décembre 2003 – elle a été ratifiée par un décret présidentiel du 19 avril 2004 —, et en dépit du fait qu'elle dispose d'un important arsenal juridique en matière de lutte contre la corruption, reste un pays où le phénomène est répandu. Or, l'ONPLC ne s'est vraiment pas fait remarquer en matière de lutte contre la corruption tout au long de son premier mandat qui a expiré en novembre 2015. Les seuls vrais animateurs de cette lutte depuis la promulgation de la loi de 2006 étaient les services de renseignement. Les limiers du Département de renseignement et de sécurité (DRS) ont démantelé plusieurs réseaux internationaux de corruption et leurs investigations ont donné lieu à deux grandes affaires qui ont marqué les annales judiciaires de ces dernières années à savoir, l'affaire de l'autoroute Est-Ouest et l'affaire Sonatrach. Même s'il a été noté le manque de volonté politique d'aller au bout des choses et juger les parrains politiques de ces entreprises de corruption.