La France de Griezmann se rend aux Pays-Bas pour affronter ce soir une sélection en reconstruction lors de l'affiche des qualifications européennes du Mondial-2018, tandis que le Portugal se rend aux Îles Féroé qui rêvent de s'illustrer face à Cristiano Ronaldo. Oranje contre Bleus, un tournant ? Le groupe se découpe lundi en trois niveaux, avec des oppositions entre les deux favoris pour la première place (Pays- Bas-France), entre les deux outsiders se rêvant trouble-fête (Suède-Bulgarie), qui peuvent profiter de ce choc, et les deux sans-grades (Belarus- Luxembourg). Les deux premiers se sont imposés 4-1 vendredi; ils s'affrontent donc à Amsterdam pour prendre la tête du groupe et envoyer un message. Les Oranje devront faire sans Snijders, blessé vendredi, mais peuvent compter sur la jeune relève incarnée par Janssen et Promes. Côté Bleus, la relation Griezmann- Gameiro devra confirmer ses promesses, alors que le débat entourant Pogba subsiste : sera-t- il titulaire ou remplaçant? Enfin bon? CR7 aux Féroé C'est assez incroyable, mais les Îles Féroé sont devant le Portugal au classement après deux journées. Les champions d'Europe ont donc l'occasion de faire respecter la hiérarchie en allant chez les îliens, et Cristiano Ronaldo d'enchaîner les buts après son quadruplé contre Andorre vendredi. Les Féringiens ont haussé leur niveau depuis quelques années, mais de là à faire trébucher la Selecçao... Les Portugais ont d'ailleurs un besoin impératif de victoire : il s'agit d'éviter de se faire distancer par la Suisse, qui les avait battus d'entrée de jeu. La «Nati» devrait sans peine signer une troisième victoire de suite puisqu'elle se rend en Andorre. Grèce et Bosnie attendues La Belgique va pouvoir soigner sa différence de buts déjà ronflante (+7 en deux victoires) en se rendant à Gibraltar. L'enjeu se situe du coup du côté de ses concurrents, et notamment la Bosnie giflée 4-0 vendredi par ces mêmes Diables rouges. Les Bosniens reçoivent Chypre avec l'idée de se refaire. Pour coller aux Belges, la Grèce doit l'emporter en Estonie, ce qui est dans ses cordes, du moins sur le papier. Start (ce soir, 19h45 en heure algérienne) Groupe A Belarus - Luxembourg Pays-Bas - France Suède - Bulgarie Groupe B Lettonie - Hongrie Andorre - Suisse Iles Féroé - Portugal Groupe H Estonie - Grèce Bosnie - Chypre Gibraltar - Belgique Ndlr : Les 9 vainqueurs des groupes qualifiés pour la phase finale en Russie. Les 8 meilleurs 2e joueront des barrages aller-retour, les 4 vainqueurs rejoignant la phase finale. PAYS-BAS Les Oranje en chantier Les Pays-Bas ont été sur le podium des deux dernières Coupes du monde, mais étaient absents à l'Euro-2016 et redoutent de connaître un creux générationnel: le pays du «football total» est en reconstruction. Les Néerlandais affrontent la France ce soir à Amsterdam, dans le choc du groupe A des qualifications au Mondial-2018, après un début de campagne réussie, avec un nul en Suède (1-1) et un succès contre le Belarus vendredi (4-1). Mais l'équipe du sélectionneur Danny Blind, 24e au classement Fifa après avoir touché le fond en juillet-août (26e), a fort à faire : elle doit surmonter le traumatisme de l'absence à l'Euro français malgré sa formule élargie, peu après la disparition de l'icône Johan Cruyff en mars. Et c'est un groupe très jeune sur qui pèse cette pression: face au Belarus, si l'on excepte les deux rescapés de la finale du Mondial-2010, le gardien Maarten Stekelenburg et le capitaine Wesley Sneijder (qui sera forfait contre les Bleus), les titulaires n'avaient que 24 ans en moyenne. Et il faut avoir les épaules pour remplacer des monstres comme Robin van Persie, Klaas-Jan Huntelaar ou Arjen Robben, qui n'a cependant pas dit son dernier mot. D'où une large revue d'effectif effectuée par Danny Blind, entre les forfaits sur blessure, les méformes ou les choix techniques, pour un groupe déjà battu par les Bleus en mars à Amsterdam (3-2) et qui avait été refroidi encore à domicile par la Grèce début septembre (1-2), toujours en amical... Bref, ça tâtonne. Promes Quelques joueurs prometteurs émergent cependant, notamment dans le secteur offensif, comme le bien nommé Quincy Promes, 2e meilleur buteur du championnat russe la saison dernière avec le Spartak Moscou et auteur d'un doublé vendredi, la pépite technique de l'Ajax Davy Klaassen ou le meilleur buteur du championnat néerlandais la saison dernière, Vincent Janssen (27 buts), désormais à Tottenham. Mais, brillants en club, franchiront-ils le cap international ? C'est toute l'équation de Danny Blind. Au milieu, il dispose des plus expérimentés Kevin Strootman (AS Roma) et Georginio Wijnaldum (Liverpool). En défense, la paire Bruma-Van Dijk s'est installée dans l'axe, et Daley Blind à gauche. A droite, c'est plus flou. Une arrière-garde sans grandes garanties. Que vaut cette équipe? Elle suscite un certain scepticisme aux Pays-Bas. Ruud Krol, défenseur légendaire de l'Ajax et des Oranje des années 1970 a même lâché dans L'Equipe de dimanche que ce n'était «pas une équipe de qualité». «Aujourd'hui il y a peut-être trois ou quatre joueurs de top niveau européen, a-t-il poursuivi. Pour les autres, c'est compliqué». «Avec notre troisième place à la Coupe du monde 2014, on s'est vus plus beaux qu'on était, a-t-il analysé. On aurait dû tirer des leçons de l'Euro-2012 (élimination au premier tour). On ne l'a pas fait. Après le départ de Van Gaal à l'été 2014, les changements d'hommes et de tactique, il y a peut-être eu une période de confusion. Les mauvais résultats se sont enchaînés et ils n'ont pas pu redresser la barre». A la suite de longues consultations tous azimuts, la Fédération néerlandaise (KNVB) a publié en mai dernier un rapport («Vainqueurs de demain») destiné à venir en aide au foot oranje. Ses conclusions préconisent d'améliorer la formation des joueurs et des entraîneurs, d'étendre la détection et de mieux utiliser les données, mais prennent aussi à rebrousse-poil la traditionnelle identité néerlandaise héritée du «football total» en insistant sur l'approche individuelle, l'aspect défensif et le développement athlétique. POLOGNE Milik blessé et absent plusieurs mois L'attaquant de Naples Arkadiusz Milik s'est gravement blessé samedi au genou gauche lors du match de la Pologne contre le Danemark (3-2) et sera absent plusieurs mois, a annoncé la Fédération polonaise (PZPN). «L'examen du genou blessé d'Arek a confirmé la lésion du ligament croisé antérieur », a déclaré Jakub Kwiatkowski, porte-parole de la PZPN, sur son compte Twitter dans la nuit de samedi à dimanche. «Arek rentre demain auprès de son club. Une intervention chirurgicale l'attend probablement, qui entraînera un arrêt de quelques mois.» L'ensemble des médias sportifs italiens ont estimé hier que l'attaquant de 22 ans sera indisponible au moins quatre mois, ce qui serait un très gros coup dur pour Naples, où il est arrivé cet été en provenance de l'Ajax Amsterdam contre une indemnité de transfert estimée à 35 M EUR. Hier matin, le club italien a publié un communiqué bref et prudent dans lequel il explique que le joueur est attendu dans la journée en Italie pour y passer des examens visant à «déterminer la nature de sa blessure». Venu à Naples pour remplacer Gonzalo Higuain parti à la Juventus Turin, Milik a réussi un excellent début de saison avec déjà sept buts et une passe décisive en neuf matchs toutes compétitions confondues. Avec trois buts en deux journées, il est notamment en tête du classement des buteurs de la Ligue des champions, à égalité avec Lionel Messi (Barcelone), Sergio Agüero (Manchester City) et Edinson Cavani (Paris SG). Pour le remplacer, Naples et son entraîneur Maurizio Sarri peuvent compter sur l'international italien Manolo Gabbiadini.