La désignation du technicien serbe, Milovan Rajevac, à la tête de la sélection nationale de football en juin dernier succédant à Christian Gourcuff, certes n'avait pas fait l'unanimité dans le pays en dépit de sa carte de visite, mais dès sa première apparition devant les représentants des médias, il avait déclaré qu'il avait besoin de temps. «Ce que je demande, c'est de m'accorder du temps pour mettre un style de jeu propre à moi au sein de la sélection algérienne», avait-il annoncé lors sa première conférence de presse. Dimanche, il annonce que «le temps presse et il faut réagir contre le Nigeria». Des contradictions de la part de celui qui veut non seulement emmener l'Algérie en Russie, mais remporter également la Coupe d'Afrique tout en annonçant qu'il a besoin de temps. De combien de temps a-t-il besoin ? On ne le saura pas. De déclaration en déclaration, Rajevac brouille le supporter algérien. L'ancien entraîneur de la sélection du Ghana avec laquelle il avait atteint la finale de CAN 2015, Milovan Rajevac, en présentant devant la presse quelques jours après son installation en annonçant d'entrée qu'il a de grands projets pour l'Algérie en affirmant «j'espère gagner la CAN et aller au Mondial avec la sélection algérienne. J'ai été à la CAN et au Mondial avec le Ghana. La Coupe du monde est une compétition majeure dont tout le monde rêve et je veux bien dépasser la deuxième place réalisée avec le Ghana à la CAN». Et alors que les Verts enchaînaient des résultats-fleuves, le Serbe arrive et déclare qu'il «préfère gagner 5 matchs 1-0 que de gagner un match 5-0» ou encore «avec moi, c'est toute l'équipe qui doit défendre et attaquer» en ajoutant que le plus important, c'est de ne pas prendre de buts. «Les équipes que j'ai entraînées prennent généralement très peu de buts». Enthousiaste, avec des ambitions démesurées, le néosélectionneur, sans connaître réellement la composante de sa nouvelle sélection, affirme qu'il a un challenge intéressant et difficile en même temps avec l'Algérie. Si le premier match officiel du Serbe à la tête des Verts, face au Lesotho remporté largement (6- 0), jouait le 4 septembre dernier, n'était pas un «bon» test pour le sélectionneur, face au Cameroun dimanche lors du match nul (1-1) comptant pour la 1re journée des poules des qualifications pour le Mondial 2018, le Serbe, qui assume, a rappelé qu'il avait déclaré qu'il a besoin de temps pour mettre en place sa stratégie de jeu avec les Verts. «Je découvre à peine l'équipe. On n'a fait que deux stages ensemble. Il y a des choses à revoir à l'avenir» a-t-il affirmé dimanche pour ne pas l'accabler. Il faudra ajouter à cela l'éventuel problème de vestiaire que le Serbe n'arrive pas à gérer, du moins pour la dernière rencontre des Verts. Si pour beaucoup, la langue pose problème, pour Rajevac «il n'y aura pas de problème de communication surtout que certains joueurs algériens maîtrisent l'anglais. Le football est aussi un langage universel. Je vais faire des efforts pour apprendre le français comme j'ai appris l'anglais lorsque j'ai travaillé au Ghana», avait-il rassuré qui, fautil le rappeler, s'exprime en serbe alors que son assistant, Kristian Cvijetic joue le traducteur... Aura-t-il assez de temps pour apprendre le français ?