Paris, Octobre 1961. L'Algérie est en pleine révolution, Maurice Papon, préfet de police et grand manœuvre de la répression, instaure un couvre-feu pour les Algériens : chasse au faciès, interpellations systématiques, bouclage de quartiers, etc. Les conditions de vie deviennent infernales pour des milliers d'hommes et de femmes algériens en France. En protestation contre ces mesures, le FLN organise, le 17 octobre, une manifestation pacifique. Papon planifie la répression et met en marche la machine à tuer. Une nuit meurtrière qui a coûté la vie à des dizaines, voire des centaines d'Algériens, massacrés et jetés dans la Seine... On retrouvera, plus tard, des cadavres dans la Seine. Le crime commis, c'est le grand silence, le mutisme absolu qui durera plus de deux décennies, jusqu'à la publication, en 1985, d'un livre de Michel Levine, un historien des droits de l'Homme. Pour la première fois, un livre dévoile ce qui était ignoré de l'historiographie officielle ou soigneusement refoulé. L'auteur s'est livré à une véritable enquête, interrogeant victimes, avocats, témoins... et revient dans son livre sur cette période tragique de l'Histoire, intitulé les Ratonnades d'Octobre, un meurtre collectif à Paris en 1961. Pour rappel, ils étaient plus de 200 manifestants uniquement de la région de Aïn-Séfra, qui ont assisté à ces massacres, plus d'une cinquantaine uniquement de la commune de Tiout (dont 3 femmes), parmi eux notamment Alla Ahmed, qui fut super-zonal dans la région parisienne et qui n'a plus donné signe de vie depuis cette nuit d'horreur du 17 Octobre 1961, alors arrêté et jeté dans la scène, tandis que son frère Slimane, un des rescapés de ces massacres, l'a échappé belle (actuellement à la retraite et résidant à Annaba), Henine Meftah et Rahou Djillali (deux responsables de zone) également rescapés, Mme Azzi, Bétoul Kadour et Fadel Mohamed (rescapés, encore en vie). Slimane Alla a reçu la visite de plusieurs historiens et écrivains dont Benjamin Stora et Michel Levine, pour des témoignages (livre cité plus haut). Comme également, Mohamed Ghafir (dit Moh Clichy), dans son témoignage «Droit d'évocation et de souvenance » sur le 17 Octobre 1961 à Paris, cite aussi Ahmed Alla dans son ouvrage. L'auteur Michel Levine a recueilli des témoignages dispersés de quelques Algériens survivants dont Slimane Alla, qui donne dans cet ouvrage un long témoignage sur cette nuit d'enfer où lui-même l'a échappé belle. Il raconte que son frère Ahmed a été dénoncé à la police par le chauffeur de taxi qui l'a conduit chez un cousin pour se réfugier, il a été arrêté, massacré et jeté dans la Seine. D'autres témoignages sur cette nuit d'horreur : Mohamed Badache, que deux policiers ont étranglé avec un lacet et abandonné dans un fossé. Mohamed Trachi, assommé et jeté dans la Seine. Ahcène Boulanouar, battu, violé et jeté dans la Seine face au jardin Notre-Dame. Bachir Aïdouni, seul rescapé d'une autre tentative de noyade. Ramdane Berkani, assommé à coups de crosse. Medjdouli Lalou, violemment matraqué sur tout le corps, menacé, puis abandonné par les policiers au coin d'une rue, incapable de bouger. Akli Benadji et son ami Arezki, tabassés à coups de barre de fer et laissés dans les bois de Meudon. Ahmed Bouzidi, dont le neveu est retrouvé noyé. Sinistre bilan, misérable liste, fragmentaire, désespérante, écrit Michel Levine. 55 ans après le massacre des Algériens en plein Paris, la lumière n'a jamais était faite sur cette nuit meurtrière qui a coûté la vie à des dizaines, voire des centaines d'Algériens, massacrés et jetés dans la Seine, rappelons-le, par la police française le 17 octobre 1961. La police parisienne était-elle noyautée par l'OAS, comme on l'a déjà dit ? Ou était-ce du racisme ordinaire ? Des interrogations qui, à nos jours, n'ont pas trouvé de réponses ! Dans la wilaya de Naâma, la commune de Sfissifa a abrité les festivités commémorant le 55e anniversaire du massacre du 17 Octobre 1961. Les autorités locales ont assisté au riche programme élaboré en la circonstance pour la célébration de cette journée, où expositions, manifestations sportives, visites de structures, chants patriotiques, remise de prix et récompenses des moudjahidine, ainsi que des interventions ont marqué cette journée.