Plusieurs dizaines de personnes parmi lesquelles des militants politiques et des droits de l'Homme, des animateurs du mouvement associatif local et des citoyens lambdas se sont rassemblées hier dans la matinée devant le tribunal de Béjaïa en signe de solidarité à l'appel d'un collectif citoyen de Béjaïa avec le militant associatif, Yanis Adjlia, qui comparaissait devant le juge suite à une plainte déposée par le P/APC de Béjaïa et un promoteur immobilier. A la tête de deux associations, l'Adic (Association pour la défense des droits des consommateurs) et celle de son quartier CNS, le jeune militant associatif a été convoqué devant le juge pour répondre de plusieurs chefs d'inculpation, dont celui d'«incitation à attroupement». Au terme des plaidoiries assurées par un collectif d'avocats de la défense, le juge a décidé de prononcer le renvoi du verdict de l'affaire au 8 novembre prochain. Le collectif d'avocats qui s'est constitué bénévolement pour assurer la défense du jeune militant s'est montré satisfait du déroulement du procès. «Les principes d'un procès équitable ont été respectés. Le procès s'est déroulé publiquement et, maintenant, il appartient au juge de rendre le verdict en son âme et conscience» , a déclaré à la presse l'un des avocats de la défense, Me Bakori tout en se montrant optimiste quant à l'issue du verdict, à savoir l'acquittement du jeune militant, Yanis Adjlia. Il convient de noter que le militant est également convoqué à comparaître devant la même instance judiciaire le 25 octobre en cours suite à une plainte déposée à son encontre par un promoteur immobilier sous l'accusation «de diffamation ». Une autre convocation a été également adressée à ce militant par la chambre administrative de Béjaïa pour une plainte déposée par le maire de Béjaïa qui réclame «le retrait des agréments des deux associations» dont il est le président, celle du quartier CNS et l' Association pour la défense des droits des consommateurs (Adic). Le collectif citoyen de Béjaïa initiateur de la manifestation de soutien au jeune Yanis Adjlia a estimé qu'il s'agit «d'une cabale judiciaire orchestrée par les tenants du pouvoir local qui veulent à tout prix museler la liberté d'expression ». Pour rappel, le militant associatif en question a affiché publiquement son opposition à la démolition controversée de la statue du soldat inconnu, érigée au centre-ville de Béjaïa. Il a été également accusé d'être l'instigateur du mouvement de protestation déclenché, en mars dernier, par un groupe de citoyens contre l'augmentation jugée «abusive» des tarifs de transport urbain et aussi d'être derrière une pétition lancée par les habitants de son quartier, la cité CNS, contre le détournement d'un espace vert au profit d'une promotion immobilière.