Ouvert lundi dernier à Blida, le procès de l'affaire de la caisse principale de Khalifa Bank reprendra demain dimanche. Pressé de questions, tant par le juge et le procureur général que par la défense de la partie civile, Abdelmoumen Khalifa, le principal accusé dans l'affaire, continuait jeudi ses dénégations contre les faits qui lui sont reprochés. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) Jeudi dernier, le tribunal criminel près la cour de Blida a poursuivi le procès de l'affaire de la caisse principale de Khalifa Bank, ouvert le lundi précédent. Dès 9 heures du matin, le juge Antar Menouer a posé, de manière insistante et en citant plusieurs exemples, des questions au principal accusé dans l'affaire, Abdelmoumen Rafik Khalifa. Ces questions ont essentiellement porté sur les avantages (billets d'avion gratuits, cartes de thalassothérapie....) dont auraient bénéficié des dirigeants d'entreprises et organismes publics qui ont déposé de l'argent dans la banque créée par l'accusé. Des questions auxquelles Abdelmoumen Khalifa, debout devant la barre, a répondu par le démenti, en réfutant toute gratuité des billets mais en concédant que la politique commerciale de la compagnie aérienne Khalifa Airways a pu pâtir peut-être de dépassements. Mais aussi en arguant de mécénat et par de l'humour concernant les interrogations sur le financement des clubs sportifs ou le transport des joueurs au Mali. Comme Rafik Khalifa récusera l'existence de «problèmes» pour les déposants et estimera que la situation financière de la banque était bonne, lorsqu'il était encore à la tête du groupe, même s'il argue que la mise en faillite reste à déterminer et que la liquidation est illégale. L'audition a porté également sur le financement des stations de dessalement de l'eau de mer et l'achat d'une villa à Cannes. Succédant au juge, la défense de la partie civile a notamment interrogé Rafik Khalifa sur les facilités de caisse accordées par la BDL d'une part, et d'autre part le statut juridique des entreprises du groupe. Cet interrogatoire a suscité des objections de la défense de l'accusé, objections injustifiées selon le juge. Prenant le relais en fin de matinée, le Procureur général a également posé des questions sur le statut juridique, la création de la banque, les facilités immobilières et autres avantages dont auraient bénéficié des cadres de ses sociétés, le transfert de fonds... Après une interruption d'une heure, le procès a repris dès 14 heures avec la poursuite des questions du parquet sur la constitution des entreprises du groupe, la rémunération des dépôts, les risques de crédits, l'interdiction de commerce extérieur en 2002... L'audition s'est poursuivie en fin d'après-midi par l'intervention de la défense, en notant que des questions de Me Bourayou ont suscité une vive réaction de Me Lezzar (avocat de Rafik Khalifa) et ont provoqué un esclandre et une interruption de la séance. Après la reprise, les avocats d'autres prévenus ont également posé des questions auxquelles le principal accusé a donné des réponses négatives. Des «tirs croisés» que l'avocat de l'accusé principal a tenus à contester, qualifiant la situation d' «inhumaine», même si le juge n'a pas manqué d'afficher sa sollicitude. L'audition s'est poursuivie jusqu'à 18 heures, avant que le président de la séance n'annonce l'interruption du procès durant le week-end. Ainsi, le procès reprendra demain dimanche dès 9h, avec la poursuite de l'audition de Moumen Khalifa et l'entame prévue de l'audition du second prévenu, le notaire Rahal Amar.