Le Parti des travailleurs renouvelle son appel au président de la République à l'effet de retirer les projets de lois sur les retraites et la santé et l'avant-projet de loi portant code du travail. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - A l'appui de son appel, le secrétariat permanent du bureau politique du PT, réuni, hier dimanche, déclare que «la brutalité des attaques contre les acquis de la majorité du peuple» que charrient ces projets de lois en cours (retraite, santé, finances) et à venir (code du travail) «risquent de provoquer le chaos, l'irrémédiable car présentant un caractère provocateur contre la population laborieuse» et une «rupture totale des liens positifs qui lient le citoyen à l'Etat, construits et consolidés depuis l'indépendance du pays». D'où d'ailleurs, son soutien renouvelé aux travailleurs et syndicats qui «luttent pour la préservation de leurs acquis et de leurs conditions d'existence», attirant l'attention des pouvoirs publics sur «l'anéantissement par le PLF 2017 de tous les efforts de l'Etat consentis ces dernières années pour le développement du pays sur le plan socio-économique et qui ont évité au pays le « printemps arabe ». Il félicite, au passage, ces syndicats autonomes pour «la réussite de la grève qui a trouvé un écho formidable chez les travailleurs, par-delà leurs appartenances ou penchants syndicaux, dans les différents secteurs d'activité, parce qu'en mettant au centre de leur mouvement la défense des acquis de la classe ouvrière, ces syndicats ont agi au compte de tous les travailleurs algériens». Et de dénoncer, dans la foulée, la réaction des pouvoirs publics, notamment celle du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui, selon lui, «au lieu d'entendre raison et tenir compte du rejet des travailleurs de la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, refuse de retirer son projet de loi et veut le faire adopter par un passage en force». Le SPBP du PT considère, par ailleurs, «irresponsables et provocateurs les propos du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui avait osé accuser ceux qui veulent maintenir la retraite anticipée et sans condition d'âge de provoquer la faillite de l'Etat». Ceci avant de s'interroger : « Le gouvernement est-il aveugle pour ne pas voir que déjà et avant même d'être appliqué, son projet de loi a causé la ruée des travailleurs vers les caisses de retraites, vidant les institutions et les entreprises de leurs meilleurs cadres ? N'entendent-ils pas les cris d'alarme des responsables syndicaux affiliés à l'UGTA ou aux syndicats autonomes qui disent que ces départs massifs vont non seulement créer des déficits irremplaçables mais vont aussi mettre en péril des entreprises et faire capoter des plans de relance de production de plusieurs milliards de dollars ?» Et de dénoncer le recours par des membres de l'exécutif à «la menace et à l'intimidation contre des responsables syndicaux de l'Intersyndicale, puisque huit d'entre eux sont poursuivis en justice au lieu d'ouvrir réellement les portes du dialogue».