Les représentants des travailleurs du secteur de la poste et des technologies de l'information et de la communication sont en colère. L'avant-projet de loi portant révision des dispositions régissant le secteur des PTIC n'a pas laissé indifférents les cadres syndicaux du secteur. Aujourd'hui, une importante réunion regroupant les cadres du secteur se tiendra au siège de la Centrale syndicale pour débattre de «la gravité de la situation». Dans la lettre qui lui a été adressée par la Fédération des travailleurs dudit secteur et dont une copie a été également transmise au secrétaire général de l'UGTA, la ministre M. Houda Feraoun a été interpellée sur deux principaux points. Le premier relatif à la mise à l'écart du partenaire quant au devenir du secteur, alors que le second point concerne la problématique du dégroupage. Sur ce point, la Fédération des travailleurs du secteur de la poste et des technologies de l'information et de la communication considère que «le dégroupage, qui est par ailleurs une opération technique qui permet l'ouverture du réseau téléphonique vocal à la concurrence, est un danger pour l'opérateur Algérie Télécom, qui doit se faire concurrencer sur son propre réseau et infrastructures». Autrement, il a été indiqué qu'à travers «cet avant-projet de loi élaboré sans la participation du partenaire social, c'est l'opérateur historique groupe Algérie Télécom employeur de 26 000 travailleurs qui est ciblé». «Si aujourd'hui, Madame la ministre, l'opérateur historique public Algérie Télécom se retrouve en situation de monopole, ce n'est certainement pas à cause des contraintes législatives, mais plutôt au vu des coûts que représente pour un tiers opérateur l'édification d'un réseau de télécoms. La défection des concurrents ne peut donc être imputée au verrouillage de la loi, encore moins à la volonté de l'Etat et la loi 2000-03 a tout prévu», lit-on dans le document. Inquiète quant au devenir de l'opérateur historique si ladite loi venait à être validée par le gouvernement, la Fédération des PTIC affiliée à l'UGTA s'est interrogée «quant aux finalités du présent projet notamment au sujet de la suppression dans les visas de l'article 18 de la Constitution qui fait référence à la poste et les télécoms en tant que propriété publique, la suppression de l'article 12 de la 2000-03 qui consacre le statut et les activités des deux opérateurs (Algérie-Télécom et Algérie Poste). Face à cette situation, les représentants des travailleurs demandent à la ministre de tutelle de «clarifier la question du dégroupage en tenant compte que la majorité des coûts se situe dans l'infrastructure, la rentabilisation de celle-ci ne peut se faire sans que l'opérateur qui déploie ou a déployé la fibre ne contrôle la valeur du service».