Certes, l'annonce solennelle de la participation aux prochaines élections législatives sera faite ce matin lors d'une conférence de presse qu'animera le président du MSP, mais la participation devait être entérinée, hier vendredi, ou au plus tard ce matin, par les membres du conseil consultatif national du mouvement. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Des membres du parti se sont réunis en session extraordinaire tenue à huis clos à l'hôtel Raïs, à Bordj-el-Bahri, à l'est d'Alger, comme pour entourer les débats de toute la discrétion requise, l'instance ayant rarement tenu ses conclaves en dehors du siège national du parti. Car le seul point à l'ordre du jour étant, bien entendu, la question des prochaines élections législatives, ceci même si le suspense entretenu n'en était pas un, tant la dernière session, ordinaire celle-là, du conseil consultatif national a donné un avant-goût de ce que sera la décision arrêtée officiellement, hier. Et les débats lors de cette session ont essentiellement tourné autour des «avantages» et des «inconvénients» à tirer de chacune des deux options, la participation ou le boycott. Avec l'étalage des exemples aussi bien locaux qu'à l'étranger, que ce soit chez les partis de la même mouvance verte ou chez des partis d'autres bords idéologiques. Et comme tous les chemins mènent à Rome, tous les intervenants ou presque, lors de cette session, qu'ils soient catalogués «oppositionnistes» ou «entristes», ont convergé vers la même conclusion : la bouderie des prochaines élections législatives était perçue comme synonyme «d'arrêt de mort» pour le parti, ou tout au moins, l'absence du parti de la scène institutionnelle, cinq ans durant, comme ne cesse, d'ailleurs, de le marteler l'ex-président du mouvement, Bouguerra Soltani. Avec le risque majeur d'une désaffection des sympathisants et surtout des potentiels électeurs qu'évoque, d'ailleurs, le président du mouvement dans une réflexion récente sur sa page Facebook, en parlant du gros des «citoyens» qui votent machinalement pour le mouvement mais qui «ne s'impliquent point dans tout ce qu'il entreprend en dehors des rendez-vous électoraux». Des votants par «tradition», voire même par «conviction» dont l'acte politique se limite à mettre, périodiquement, des bulletins dans les urnes en faveur du parti. Et ce risque de désaffection est davantage accru à la lumière des dispositions du nouveau code portant régime électoral qui ne laisse pas beaucoup de choix aux partis qui doivent, ainsi, réfléchir plusieurs fois avant d'opter pour le boycott qui n'est plus ce «luxe politique» auquel recouraient systématiquement et fièrement des partis dans un passé assez récent. Ces derniers ont, d'ailleurs, majoritairement, fini par se «ressaisir» et se plier à cette donne typiquement algérienne, quoique le boycott soit une exception et pas la règle, ailleurs, dans les autres pays, où, il est vrai, l'appréhension de la fraude électorale n'a nulle trace dans leur jargon et pratique politiques. Autant d'arguments que Abderezzak Makri ne manquera pas, à coup sûr, d'avancer ce matin lors de sa rencontre avec la presse, pour appuyer l'option de la participation aux prochaines élections législatives.