Il serait très tôt de l'affirmer, mais dans le cas où la situation reste en son état actuel, l'on se dirigerait, au sein du RCD, vers le boycott des prochaines élections législatives prévues au printemps 2017. Une bouderie qui, si elle se confirme, sera la troisième de rang après celles de 2002 et de 2012. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les prochaines élections législatives seront-elles cet élément qui ferait ébranler la coordination pour les libertés et la transition démocratique et l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition ? Tout porte à le croire au vu des suspicions nées ces derniers temps au sein de ces deux instances de l'opposition quant à l'attitude à adopter à l'égard de ce rendez-vous électoral. Et le départ de la CLTD, de Jil Jadid, justifié par son président par des «velléités» de certains des acteurs de l'opposition de prendre part à ce scrutin, négociant même d'ores et déjà des quotas, est cet élément révélateur de ce malaise. Surtout que le pouvoir vient de jeter une véritable «pierre dans le soulier» de l'opposition en constitutionnalisant une haute commission de surveillance des élections à la place de la haute instance indépendante de supervision des élections que cette même opposition ne cesse de réclamer. Une «proposition» qui si elle semble «intéresser» certains acteurs est, par contre, désapprouvée par d'autres. A l'image du RCD dont le président soutient qu'un «boycott collectif de l'ensemble des partis de l'opposition des prochaines élections législatives serait la meilleure position à l'entêtement du pouvoir à refuser l'institutionnalisation d'une instance indépendante d'organisation et de supervision des élections». Et Mohcine Belabbas expliquait, hier dimanche, dans un entretien à notre confrère Liberté, qu'au vu de «l'importance de la participation des partis dans n'importe quel processus électoral, «l'option de boycott collectif affectera d'un discrédit certain le scrutin et délégitimera encore plus le système politique en place et pourrait hâter l'avènement d'une transition démocratique que nous espérons pacifique ou tout au moins, équilibrer les rapports de force sur la scène politique nationale». Mais le président du RCD avoue ne pas trop se faire d'illusions à l'égard de cette convergence «peu probable» qu'il explique par les «tentations auxquelles ont souvent cédé certains acteurs politiques» et le fait que des partis sont travaillés au corps la veille de chaque rendez-vous électoral avec des promesses de quotas». Des partis manquant d'une «autonomie réelle» qui «ne peuvent assumer des choix aussi extrêmes quand la nécessité et l'intérêt du pays l'imposent». Tout le contraire du RCD qui, même «bien placé pour faire un résultat honorable malgré la fraude annoncée, a boycotté les dernières élections législatives». Un boycott que le parti pourra renouveler à l'occasion du prochain scrutin législatif même si son président affirme que le RCD rendra sa décision comme de coutume, à travers son conseil national et en son temps, estimant que la priorité de l'heure est de rendre effective l'installation de cette commission indépendante de supervision des élections mettant le doigt sur l'importance des lois organiques y afférentes.