L'opposition, celle regroupée au sein de l'Instance de concertation et de suivi survivra-t-elle à la perspective des élections législatives du printemps prochain ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'interrogation est de mise tant la question semble constituer ce grain de sable qui risque de faire imploser cette Instance inédite dans l'action politique du pays. Alors que certains de ses membres sont acquis au boycott des prochaines échéances électorales au vu du projet de loi portant haute Instance indépendante de surveillance des élections et celui portant régime électoral, à leurs yeux liberticides et fermant l'opération électorale et l'exercice politique, ce qu'ils ont, d'ailleurs, fait savoir lors du sommet de l'Icso de mercredi dernier comme Jil jadid et FJD, d'autres préfèrent encore se donner du temps, histoire de mettre, dans une ultime démarche, le pouvoir devant ses responsabilités et de prendre à témoin l'opinion publique. Ceci en décidant de la mise sur pied d'un groupe de travail qui aura à faire l'inventaire de toutes les atteintes au pluralisme politique à même de servir de base de travail pour l'opposition dans son action commune dans l'immédiat avec le souci d'y associer le maximum de partis et d'acteurs politiques de l'opposition comme le FFS et le PT. Car, comme le soutient le président du RCD, une position commune de toute l'opposition, qu'elle soit structurée ou pas au sein de l'Icso, serait la plus rentable politiquement et la plus crédible auprès de l'opinion publique, invitant à réfléchir à l'impact du boycott ou de la participation sur l'objectif de départ, une transition démocratique pacifique et négociée. Autrement dit, il est préférable de patienter, de temporiser encore ; une décision, maintenant, à l'égard des prochaines élections législatives serait précoce, prématurée au vu, comme l'a soutenu le président du parti des Avant-gardes des libertés, que nul ne peut prédire les développements susceptibles d'intervenir d'ici là. Ceci non sans que Ali Benflis ne tienne à préciser que l'attitude à adopter à l'égard de ces échéances relève des prérogatives de chaque parti politique en fonction de sa lecture de la situation politique et des objectifs politiques qu'il assigne à sa participation ou sa non-participation à ces échéances électorales à venir. Ce qui n'a pas été pour plaire au président de Jil Jadid dont la délégation qu'il conduisait à l'occasion du sommet de mercredi dernier, en était sortie déçue, même si l'ancien chef de gouvernement a tenu à préciser que ce constat n'empêche pas une action collective, comme le suggère Mohcine Belabbas. Autant dire que le pouvoir, qui a, dès le début, joué la carte de l'usure avec le précieux avantage d'être le maître de l'initiative, semble aller tout droit vers le coup de grâce à l'opposition dont les échéances électorales prochaines feront étaler à la surface les différends d'ordre stratégique, voire idéologique de chacun de ses membres.