Le recrutement des techniciens étrangers dans les structures techniques de la fédération, staff actif et personnel de réflexion, est une politique que Mohamed Raouraoua ne compte pas remettre en question. Depuis novembre 2001, date de l'intronisation de l'ancien P-dg de l'Anep, et excepté le règne «forcé» de Rabah Madjer, promu sélectionneur par feu Omar Kezzal, les deux passages de Rabah Saâdane et quelques intérimaires locaux, la FAF n'a compté que sur les entraîneurs et coopérants techniques d'origine européenne. L'option a donné des résultats mais a également montré les limites de tels choix. Certains coaches recrutés par la fédération de Mohamed Raouraoua ou de son «intérimaire» Abdelhamid Haddadj (janvier 2006 à février 2009) n'ont pas rempli les missions qui leur ont été confiées. Citons, pêle-mêle, les séjours au pays du soleil des Belges Leekens (janvier 2003 - juillet 2003) et Waseige (avril 2004 - septembre 2004) et du Français Jean-Michel Cavalli (mai 2006-octobre 2007). Ces trois entraîneurs ont tous raté l'occasion de conduire les Verts en phase finale d'une CAN, Georges Leekens ayant même quitté la sélection qu'il avait, en partie, aidée à se qualifier pour Tunisie-2004. Dans ce registre des staffs d'origine étrangère de la sélection d'Algérie, l'expérience Vahid Halilhodzic a plus ou moins réussi. Le Bosnien a fait une CAN (2013) et une phase finale de Coupe du monde. Il a surtout transformé, en trois années de contrat, le jeu des Verts et a fait régner une discipline de fer qui n'épargnait pas les chouchous de Mohamed Raouraoua. Sous Gourcuff, dont le bail qui s'étalait jusqu'en 2018 a été rompu après seulement 19 mois, l'EN a connu deux périodes distinctes : une première phase d'apprentissage marquée par le ratage durant la CAN-2015 puis une seconde qui a vu les camarades de Mahrez afficher un football plus raffiné face, il est vrai, à des équipes plus modestes. En manque de résultats à la mesure de leurs ambitions, les Algériens ont souvent rêvé d'une seconde consécration en Coupe d'Afrique des Nations surtout depuis que Saâdane et son «commando» ont réalisé l'exploit d'atteindre les demi-finales de la CAN-2010, après avoir réussi à barrer la route du Mondial sud-africain aux Pharaons, l'EN n'a pas profité des méthodes employées par Halilhodzic et Gourcuff pour grandir, gagner en maturité et prouver qu'elle est bel et bien un grand d'Afrique sur le terrain pas seulement sur le tableau mensuel de la Fifa. Depuis l'éviction de Cheikh Saâdane, un malaise s'est incrusté au sein du Club Algérie. La guerre des clans (locaux-binationaux), l'émergence d'un collège formé de cadres de l'équipe, les clashs entre président de la FAF et ses entraîneurs et ces derniers avec leurs sélectionneurs sont apparus au grand jour. Des internationaux ont été blacklistés, d'autres ont pris leur retraite anticipée et des entraîneurs limogés. L'emprise de certains cadres de la sélection a même eu raison d'un Milovan Rajevac, pourtant annoncé comme le plus approprié choix fait pour cette équipe, au bout de deux stages. Le retour de Leekens à la barre technique des Verts, 160 mois après son premier passage raté, était la dernière trouvaille de la FAF qui claironnait sur tous les toits que les meilleurs entraîneurs quémandaient un job dans le staff des Verts. Un Leekens qui, comme le reste des coaches européens ayant dirigé l'EN algérienne, a montré ses limites dans la gestion des troupes incontrôlables aussi bien sur le terrain (Medjani aurait refusé de suivre les consignes du Belge dans l'application du hors-jeu de zone) et en dehors. A telle enseigne que son choix redevient une (nouvelle) erreur de casting ? Mohamed Raouraoua ne le dit pas, lui qui a réaffirmé son soutien au Belge à qui il a confié qu'il a toute latitude d'écarter n'importe quel membre de l'actuel staff des Verts qui ne répondrait pas aux missions assignées à l'ex-sélectionneur des Diables rouges.