Cela se passe dans la ville de Tébessa, précisément en intra-muros dans le voisinage de la tour romaine qui surplombe la cité antique et la zaouia de sidi Boubtana saint patron de la ville, qui depuis près de 30 ans se trouve dans un état de délabrement lamentable. Pire encore, elle est complètement détériorée et ruinée ce qui, par conséquent, lui confère un aspect lugubre et cafardeux, les vestiges sont transformés en une énorme décharge publique au point où le tombeau est englouti sous les décombres et les détritus. Lieu de culte érigé durant l'époque ottomane et abritant le tombeau de Sidi Boubtana, il fait peine à voir surtout aux yeux des anciennes familles tbessies qui ne savent plus à quel saint se vouer. Sans oublier aussi le mausolée de Sidi Mohamed Cherif (le marabout sans tête, exécuté et décapité par les janissaires turcs de l'époque), érigé sur les hauteurs de la ville en contrebas du majestueux mont Ozmor qui se trouve lui aussi dans un état alarmant, sa façade et sa coupole sont délabrées et tombent en ruine. D'autres lieux de culte, à savoir l'église Sainte-Crispine édifiée au nom de la première femme berbère décapitée par les légionnaires romains se trouve elle aussi dans un mauvais état, et la synagogue située dans la maison romaine dans la ville de Tébessa qui servait de lieu de confession pour la communauté juive de l'époque a été transformée dernièrement, sur ordre des autorités locales, en une école coranique. A noter aussi que l'ancienne maison du penseur Malek Bennabi, située dans le même carré que les autres lieux de culte précités, s'est transformée en un véritable lieu de débit de boissons alcoolisées par des individus sans scrupules. Les visites nocturnes incessantes de ce lieu par des énergumènes alcooliques et toxicomanes, en compagnie de filles qui s'adonnent sans répit à l'alcool et à la débauche, nuisent fortement à la tranquillité de toute la cité. Devant cette situation affreuse et inquiétante à la fois, aucune institution étatique ne semble s'en soucier le moins du monde : ni les services de la Wilaya, ni la commune, ni les associations culturelles et religieuses et encore moins la direction de la culture qui sont les premières concernées, voire même coupables de la ruine du patrimoine culturel et religieux de l'antique Thevest.