Depuis quelque temps déjà, de très nombreux habitants de la wilaya boudent l'eau du robinet pour diverses raisons, pour sa teneur élevée en nitrates et pesticides qui ont contaminé les nappes aquifères par l'usage inconsidéré des produits chimiques générés par l'agriculture, par les odeurs fétides qui se dégagent de l'eau provenant du barrage de Sidi-Ahmed-Bentaïba et qui est distribuée dans 6 communes. Ces facteurs conjugués ont poussé les citoyens à se rabattre sur les eaux minérales conditionnées et cela coûte cher à raison de 30 DA le litre. Plus nombreux sont aussi les citoyens qui, ne pouvant pas se permettre les eaux minérales, se servent auprès de nombreux vendeurs d'eau qui sillonnent les quartiers populeux particulièrement à Khemis Miliana avec des camionnettes chargées d'une ou de 2 citernes de 1 000 à 1 500 litres munies d'un vulgaire tuyau dont ils se servent pour remplir les centaines et les centaines de jerrycans, tout en vantant la qualité d'une eau censée être puisée à la source de Ouaguennay, une des nombreuses sources situées sur le versant sud du mont Doui, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Djelida. Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus sur les lieux où coule cette source. Là, il s'agit d'un simple forage et non d'une vraie source, forage à partir duquel, une conduite de 4 km environ a été réalisée pour alimenter une multitude de douars et de fractions établis de chaque côté de la conduite. Là, chacun des habitants a procédé à un piquage illicite d'où il puise son eau et effectue des stocks du précieux liquide dans divers réservoirs dans des conditions d'hygiène très douteuses. En fin d'après-midi, les revendeurs arrivent avec leurs camionnettes et achètent les eaux stockées, remplissent leurs citernes pour aller les revendre le lendemain dans diverses agglomérations. Cependant, les piquages sont tellement nombreux qu'à l'extrémité de la conduite, tout en contrebas, au niveau de la fraction des F'rarha, les habitants ne reçoivent pas une goutte et sont privés d'eau. Cette situation et ce trafic durent depuis des années. Les habitants de la fraction des F'rarha qui en pâtissent, ont adressé moult requêtes aux différentes instances mais en vain puisque le trafic continue au vu et au su de tous. On notera au passage que sur le territoire de la wilaya de Aïn Defla les services concernés ont répertorié quelque 187 sources dont la plupart ne sont pas captées et sont sous-exploitées, pour preuve un grand nombre de localités portent la particule «Aïn» (source) comme Aïn Defla, Aïn Bouyahia, Aïn Sefra, Aïn Talaouchiba, Aïn Sefra, Aïn Soltane, Aïn El Karsa (eau ferrugineuse de Hamam Righa) Aïn Torki et la liste est longue.