Pour l'heure, ce sont 13 communes qui sont alimentées en eau potable à partir des barrages Sidi-Ahmed-Bentaiba de Arib et celui de Ouled Mellouk de Rouina. Chacun de ces barrages alimente 6 communes, situées dans l'ouest et le centre de la wilaya. Les communes de Boumedfaâ, Hammam Righa et bientôt la commune de Aïn Beniane reçoivent de l'eau à partir du barrage El Moustakbal qui dessert aussi la partie est de la wilaya limitrophe de Blida. C'est l'option qui a été décidée depuis 2010 de recourir aux eaux de surface parce qu'il s'est avéré que les nappes aquifères, en de nombreux endroits, ont été polluées par l'usage inconsidéré de nitrates et de pesticides. Selon le directeur de l'Algérienne des eaux (l'ADE), M. Tlemçani Abderrahim, grâce à la réalisation et à la mise en service de 2 grands réseaux, actuellement 94% des habitants des 12 communes ont de l'eau potable au quotidien, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années, certaines même disposent de l'eau 24h/24 comme M'khatria et El Amra entre autres. Il faut dire que l'eau provenant du barrage de Sidi-Ahmed-Bentaiba a été boudée par les consommateurs à cause des odeurs pestilentielles qu'elle dégageait, surtout en été, parce que le produit indispensable pour éliminer ces odeurs, à savoir le charbon actif, n'avait pas été utilisé. Le directeur de l'unité de l'ADE de Aïn Defla a fait savoir que l'appareil de filtrage de l'eau au charbon actif est mis en place et qu'il sera mis en service dans les prochains jours. Récemment, tous les correspondants de la presse nationale ont été conviés à une visite des stations de traitement des eaux brutes installées au niveau des barrages de Ouled Mellouk et de Sidi-Ahmed-Bentaiba. Ces 2 stations identiques, que gère l'ADE, très modernes, sont dotées d'équipements technologiques très sophistiqués. Selon les explications qui ont été fournies par Mme Chachou Fadhéla, l'ingénieur chimiste, depuis son arrivée au niveau de la «cascade», aspirée à partir du barrage, l'eau brute est soumise à 6 opérations de traitements, physiques, élimination des matières en suspension, chimiques, et bactériologiques avant d'être injectée dans les différents couloirs de distribution en direction des communes desservies. Selon notre interlocutrice, au départ, la station d'eau répondait totalement à tous les paramètres qui font d'elle une eau potable. Elle indique aussi que des tests de vérification des paramètres de potabilité sont effectués sur tous les réseaux et même au niveau des robinets du consommateur, et ce, au quotidien, sans relâche, par tous les temps et à longueur d'année. Lors du point de presse tenu au niveau de la station du barrage Sidi-Ahmed-Bentaiba, le premier responsable de l'ADE a indiqué que l'organisme produit, journellement, 43 200 m3 d'eau potable dans chacune des 2 stations, il gère la distribution de l'eau potable de 12 communes sur les 36 que compte la wilaya et alimente les réservoirs de 3 autres communes, la distribution étant assurée pour ces dernières par le service des eaux communal. Sur le plan de la ressource, l'ADE achète l'eau auprès de l'ANBT (l'Agence nationale de barrages et des transferts), et dispose de 62 forages inscrits à son patrimoine, 108 réservoirs d'une capacité globale de 61 000 m3. Sur le plan économique, il nous dira : «L'eau qui nous revient en TTC à 98 DA le m3, nous la facturons au consommateur à 6 DA le m3, 3 fois moins cher que le prix d'une bouteille de 25 cl d'eau minérale, mais la différence est comblée par le soutien de l'Etat. Le directeur reconnaît par ailleurs que le montant des créances a atteint les 74 milliards de centimes mais que ce montant a amorcé une décroissance pour atteindre les 72 milliards, avec une précision, cependant, que les mauvais payeurs sont les collectivités locales certes, mais elles restent quand même une clientèle solvable. Le responsable reconnaît aussi que le taux de pertes de la ressource est trop élevé puisqu'il atteint les 42%, des pertes dues à la vétusté des réseaux peu ou pas entretenus par les communes, les branchements illicites, le gaspillage des consommateurs. Toujours est-il que si 94% des habitants du tiers des communes 21/36, de la wilaya dispose de l'eau potable quotidiennement, d'autres zones demeurent confrontées au manque telle que la commune de Tiberkanine, dans la daïra d'El Attaf (hors ADE) qui ne reçoit de l'eau qu'une fois tous les 4 ou 5 jours. Pour lutter contre les avaries techniques des réseaux de distribution, pour être informée et pouvoir intervenir rapidement, l'ADE a mis en place un Cato (Centre d'appel téléphonique opérationnel) avec un N° Vert gratuit, le 1 593, qui fonctionne en permanence.