En visite de travail dans la wilaya de Béjaïa, jeudi, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a appelé les enseignants grévistes à «la sagesse et au sens de responsabilité pour ne pas priver nos enfants de l'école». «J'en appelle à ce sens de la sagesse chez tout un chacun pour ne pas priver nos enfants de l'école, eux n'ont rien demandé, tout ce qu'ils revendiquent est de pouvoir étudier. L'objectif de l'Etat algérien est l'équité sociale et malheureusement, les grèves répétitives touchent un point fondamental de notre système qui est l'équité sociale parce que ce n'est pas tout le monde qui peut prendre des cours supplémentaires», a souligné la ministre de l'Education à l'adresse des syndicats frondeurs de l'éducation regroupés dans l'Intersyndicale. Dans son intervention, Nouria Benghabrit estime que les revendications mises en avant par l'Intersyndicale relatives à la retraite anticipée et le code du travail relèvent du ressort du gouvernement, qui, signale-t-elle «a tranché ces questions dans un contexte marqué par l'austérité. Il s'agit du rétablissement d'une ancienne loi», note-t-elle, tout en réaffirmant que s'agissant des doléances pédagogiques des enseignants, les portes de son ministère sont «ouvertes à tous les syndicats». Devant les partenaires sociaux, Nouria Benghabrit s'est félicitée de la «large adhésion» des enseignants à la charte d'éthique de l'éducation, instaurée l'année dernière. «75% des enseignants ont adopté la charte de l'éducation afin d'immuniser l'école algérienne contre les perturbations et veiller à la stabilité du secteur, en instaurant un cadre dans lequel la famille de l'éducation devrait agir», a soutenu la ministre de l'Education. Sur le volet des dossiers des demandes de départ à la retraite, Nouria Benghabrit a rassuré que toutes les demandes formulées avant le 31 octobre 2015 seront satisfaites. Abordant le dossier lié à la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe à travers l'ensemble du territoire national, tout en rappelant «les efforts» de son département depuis son arrivée pour parvenir à enseigner tamazight dans 34 wilayas durant l'année scolaire en cours, la ministre de l'Education a affirmé que l'objectif fixé demeure la généralisation de tamazight à tout le territoire national. «Nous souhaitons que, progressivement, cette langue soit enseignée dans toutes les wilayas et, à terme, au niveau de tous les établissements scolaires du pays», a soutenu Nouria Benghabrit qui estime toutefois que l'obligation de l'enseignement de cette langue ne pourra pas intervenir avant de trancher les caractères de transcription de cette langue. «Il faut laisser le temps au temps pour parvenir à la généralisation de l'enseignement de tamazight. Je suis convaincue qu'on arrivera progressivement à étudier cette langue dans toutes les wilayas mais on ne peut pas parler de l'obligation de son enseignement en l'état actuel sachant que les caractères de la transcription de tamazight ne sont pas tranchés, graphie arabe, tifinagh ou latine, il appartient aux spécialistes de trancher cette question», a expliqué la ministre de l'Education à partir de Béjaïa tout en annonçant l'installation d'une commission de spécialistes pour se pencher sur le mode de transcription de tamazight dans l'enseignement. Lors de sa visite dans la wilaya pour inaugurer une dizaine d'établissements scolaires, la ministre de l'Education tout en affichant sa «satisfaction» sur le nombre d'infrastructures éducatifs n'a pas manqué de déplorer «le nombre important de cas de redoublement des élèves dans la wilaya dépassant la moyenne nationale», a-t-elle relevé.