Les derniers évènements enregistrés lors du récent Forum africain organisé par Alger a mis le FCE, et plus particulièrement son patron Ali Haddad, au centre d'une intense polémique accentuée par une série de rumeurs qui vont en s'amplifiant ces derniers jours. Pour tenter d'en savoir plus, nous avons questionné des membres influents de cet organisme. Les explications qu'ils fournissent nous renseignent davantage sur la situation qui règne au sein du Forum des chefs d'entreprises. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Au FCE, la tendance ne semble pas du tout à l'inquiétude pour le moment. «On est serein», s'attellent à faire circuler des membres influents de cet organisme et proches collaborateurs de Haddad. Omar Ramdane, membre fondateur et président d'honneur du FCE, le confirme lors d'une conversation que nous avons tenue avec lui hier matin. «Rien de ce qui a été dit ces derniers jours n'est vrai. Toutes les nouvelles annoncées ici et là ne sont que des rumeurs colportées, infondées.» Il nie en bloc toutes les informations faisant état d'un cafouillage autour de l'organisation de la réunion du comité exécutif et dément avec la même véhémence l'existence d'un quelconque caractère d'urgence à cette rencontre. La convocation d'une réunion du comité exécutif du FCE par Ali Haddad, deux jours à peine après les incidents survenus au Forum africain, et alors même que circulaient de nombreuses rumeurs faisant état d'une démission de son patron, avait été interprétée comme un remake du scénario qui avait précédé le départ de Ammar Saâdani poussé à la démission lors de la tenue du CC du FLN. Omar Ramdane soutient tout le contraire. «Je peux vous affirmer que cette réunion est programmée depuis deux mois déjà. Son objectif est d'évaluer le bilan de l'année 2016 et rien d'autre. Il n'y a jamais eu de rencontre auparavant et il n'y en aura pas avant la date prévue. Haddad n'a pas démissionné et je m'insurge contre cette manière de l'incriminer et d'incriminer le Forum devant des étrangers. Je ne comprends pas pourquoi on s'acharne à le vilipender. Il n'y a rien eu de nouveau ni de changé depuis la fin du Forum africain. C'est la presse qui fait des commentaires et fait des interprétations.» Le président d'honneur du FCE refuse de commenter les évènements qui ont marqué le Forum africain. D'autres patrons que nous avons interrogés partagent en tout point la position de Omar Ramdane. Et tous tiennent à rappeler que les 22 membres du Conseil d'orientation et stratégie (COS) du FCE ont rédigé une motion de soutien à leur président avant même la clôture officielle du Forum africain. Ali Haddad reste, quant à lui, injoignable, téléphone éteint, depuis la fin de la rencontre africaine. Ses collaborateurs affirment qu'il se trouve en déplacement à Paris et que son séjour hors du pays ne devrait pas excéder la fin de cette semaine. De la même manière que ses collaborateurs, il a toujours soutenu que le retrait de Sellal et des autres ministres présents était dû à un problème de protocole attribué à une cadre des affaires étrangères qui s'avère cependant être la secrétaire particulière du MAE. «Une jeune femme brillante maîtrisant plusieurs langues et qui n'a fait qu'obéir à une instruction.» Au sein du FCE, on ne cache pas que Haddad s'en est pris violemment à Toufik Larari, patron de la boîte Allégorie, responsable de l'instruction donnée à la modératrice des affaires étrangères. Les mêmes sources ajoutent que «la bourde de Larari sera débattue lors de la réunion du 17». Larari s'est, quant à lui, défendu en jetant la balle à Benabdesslam, vice-président du Forum des chefs d'entreprises, l'accusant d'être la «voix qui s'est exprimée dans l'oreillette». «Ce qui est sûr, c'est qu'il faut s'attendre à des sanctions.» Dans toute cette affaire, le gouvernement reste, à ce jour, muet. Peu habitué à se laisser aller à des déclarations publiques autour d'affaires aussi sensibles (le cas Saâdani l'a une fois de plus prouvé), il considère vraisemblablement que son geste vis-à-vis de Haddad en dit plus que tout commentaire. Les ministres et à leur tête Sellal ne se sont pas contentés de se retirer à l'ouverture du Forum africain, ils ont décidé de boycotter y compris son passage à la clôture de l'évènement. Le fait le plus marquant a été observé lorsque Ramtane Lamamra a organisé sa propre clôture en parallèle de celle menée par Haddad. La suite ? La réponse a été fournie par le nouveau secrétaire général du FLN samedi. Aux journalistes qui l'interrogeaient sur l'évènement, il a répondu : «Il n'y a qu'une seule personne pour trancher dans cette affaire.» Le Président Abdelaziz Bouteflika...