Le Maghreb fait actuellement face à une grave menace liée au retour massif de terroristes chassés de Libye, d'Irak et de Syrie où se mène une lutte implacable contre les troupes de Daesh. Le ministre tunisien de l'Intérieur a déjà tiré la sonnette d'alarme en annonçant le retour, dans son pays, de 800 djihadistes. Abla chérif - Alger (Le Soir) - Intervenant ce vendredi au sein du Parlement tunisien, Hédi Majdoub a tenté de rassurer l'opinion en affirmant que les autorités possédaient toutes les informations nécessaires au sujet de ces individus et que les dispositions adéquates ont été prises afin d'éviter tout risque. La divulgation d'une telle information a provoqué un véritable tollé en Tunisie où les citoyens sont sortis quelques heures après (cette annonce) pour s'élever contre toute tentative d'amnistie ou de réconciliation avec des criminels. La foule a réclamé l'emprisonnement immédiat de ces terroristes et des intellectuels se sont exprimés pour rappeler que le récent attentat de Berlin avait été perpétré par un Tunisien au nom de Daesh et que ce dernier devait être expulsé sans tarder vers son pays. Il faut préciser que la Tunisie est considérée comme étant le pays le plus soumis au danger de retour des terroristes ayant activé au sein de Daesh. Les Nations-Unies avaient récemment établi un rapport dans lequel il était indiqué que 5 500 Tunisiens avaient rejoint les troupes de l'organisation terroriste au cours de ces dernières années. Le Maroc vient en seconde position, avec près de 1 300 individus répertoriés comme ayant rejoint Daesh. L'Algérie a, quant à elle, fait savoir que le nombre de ses ressortissants ayant rejoint cette organisation était limité à une centaine d'individus. A plusieurs reprises, les autorités respectives de ces trois pays maghrébins ont cependant fait savoir que des centaines de recrues maghrébines sont mortes pendant des combats à l'étranger. Il y a moins d'une dizaine de jours, Smaïl Chergui, commissaire de l'Union africaine chargé de la paix et la sécurité, avait à, son tour, annoncé que près de 2 500 à 5 000 terroristes ayant fui l'Irak et la Syrie peuvent se retrouver en Afrique et qu'un certain nombre d'entre eux étaient déjà arrivés en Somalie. La même source avait également informé que ces terroristes se trouvaient aussi probablement au Sahel, une zone déjà confrontée à une situation très fragile en matière de sécurité. Pour faire face à cette situation, le Maroc, la Tunisie et l'Algérie ont mis en place un système de défense qui mobilise de fortes troupes militaires aux frontières. En dépit de cela, des individus semblent avoir réussi à s'infiltrer et probablement remonter jusqu'au Nord pour tenter de réactiver des cellules dormantes comme le laissent suggérer les attentats perpétrés à l'est du pays (un policier assassiné à Constantine) et même plus au centre du pays où trois citoyens (dont deux militaires) ont été tués. A Alger, les discours tentent cependant de se faire rassurants. Le vice-ministre de la Défense a affirmé à plusieurs reprises que le pays faisait face à des résidus du terrorisme, tandis que le ministre de la Justice est intervenu lundi pour annoncer que la justice et les services de sécurité ont placé plusieurs dizaines de milliers de personnes sous surveillance étroite. «Le nombre d'individus poursuivis pour crimes terroristes et inscrits sur la base de données du ministère de la Justice s'élevait, au 21 décembre, à 54 457 personnes».