L'appel du collectif des associations professionnelles de la wilaya de Tizi-Ouzou pour une grève d'une semaine, à partir du 2 janvier 2017, semble ne pas trop affecter l'Algérois. Les commerçants d'Alger sont justement partagés, voire indécis. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les commerçants, agriculteurs, éleveurs, transporteurs, promoteurs, artisans et fonctionnaires libéraux de la wilaya de Tizi-Ouzou sont déterminés à dénoncer la «répression» des services des impôts et l'augmentation du minimum à payer en termes de cotisations à la Casnos. Pour ce faire, une grève d'une semaine suivie d'une marche de protestation est prévue à partir du 2 janvier prochain. Une démarche que leurs confrères algérois approuvaient et comptaient justement y adhérer dès l'annonce de l'appel. Seulement à l'approche du rendez-vous, leur enthousiasme a largement diminué. Dans la grande rue Hassiba-Ben-Bouali, à Alger, nombre de commerçants sont réticents. «Nous sommes en train de tâter le terrain pour voir si les autres commerçants vont adhérer ou pas. Nous déciderons de ce que nous entreprendrons avec le reste des confrères», tente d'expliquer H'cen, responsable dans une boulangerie. D'ailleurs, poursuit-il, «ça m'étonnerait que l'appel des commerçants de Tizi Ouzou soit suivi ici à Alger». Même son de cloche chez les commerces voisins. Ici, les gérants font preuve d'hésitation et d'appréhension. «Nous ignorons comment les choses vont se dérouler. Nous attendons le jour J pour voir comment les autres commerçants vont réagir», dira un jeune vendeur d'une épicerie dans la même rue commerçante. Seul le libraire du quartier semble convaincu par la «légitimité» de cet appel à la grève. «Nous sommes des commerçants et nous sommes concernés par cet appel. Seulement si les autres ne suivent pas, nous ne pouvons baisser le rideau et mener la grève seuls», souligne le gérant, déjà exaspéré par les nombreuses «descentes» des services des impôts. «Pas plus tard que le 15 novembre dernier, les services de l'ONDA nous ont imposé un impôt de plus de 600 dinars alors que nous ne vendons pas de livres», précise-t-il avant de désigner du doigt quelques livrets du préscolaire qui gisaient sur une étagère. «De quels droits d'auteur s'agit-il ? En quoi ces carnets du préscolaire sont concernés par les droits d'auteur ?», peste-t-il. Par ailleurs, l'Association nationale des commerçants et artisans assure qu'il n'y aura aucune grève début janvier prochain, à Alger. Selon son président Hadj Tahar Boulenouar, il ne s'agit que d'une rumeur. «Nous n'adhérons pas à une démarche initiée par les barons de la spéculation», dit-il. Pour lui, ce n'est qu'une «ruse» pour écouler leurs marchandises en incitant les détaillants à augmenter leurs stocks en produits. «Cette grève a des fins de spéculation. Pour ses initiateurs, c'est l'occasion pour trouver un prétexte pour augmenter les prix alors que les augmentations des charges prévues dans la loi de finance 2017 ne dépassent pas les 3%, ajoute-t-il.