A Bouira, s'il est vrai que les populations de cette wilaya à vocation agricole avaient accueilli les premières pluies de la semaine dernière avec beaucoup de satisfaction et un grand ouf de soulagement, au fil des jours et avec la persistance du mauvais temps, des désagréments ont commencé à apparaître pour devenir carrément insupportables. Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Hier, alors que les autorités de la wilaya par la voix du secrétaire général assuraient que des cellules de crise et de suivi installées au niveau du secrétariat de la Wilaya et au niveau de la direction de la Protection civile et regroupant tous les secteurs concernés comme la santé, les travaux publics, les transports, les mines, etc., veillaient au grain pour parer à tout désagrément, force est de constater que des désagréments, il n'y avait malheureusement que cela. A commencer par ces dix familles sinistrées qui habitent sur les berges de l'oued Eddous, à la sortie sud de la ville de Bouira dans la localité des Ouled Bellil. Malgré les crues de l'oued qui les a surprises dans leur sommeil à 1h du matin, et l'inondation de leurs bicoques par des eaux et sachant qu'il y a des enfants et des vieillards parmi ces dix familles, aucun responsable de la wilaya ou de la commune ne s'est rendu sur les lieux. Hier, lors de notre déplacement sur les lieux aux environs de 10h, nous étions frappés par l'ampleur des dégâts occasionnés à ces maisons et aux familles qui y habitent, tant les crues de l'oued Eddous ont submergé ces maisons sur plus d'un mètre de hauteur. Seuls les éléments de la Protection civile se sont déplacés durant la nuit mais sans apporter aucune solution à ces familles qui espéraient voir les responsables de la commune ou ceux de la wilaya les caser au moins pendant ces journées de froid et de neige, comme cela a été le cas en février 2015 où pratiquement dans les mêmes conditions, les autorités de l'époque avaient pris la décision de les loger momentanément au niveau de l'école primaire de la localité. A l'époque, et selon nos informations, le chef de cabinet avait conseillé à ces familles, qui habitent il est vrai dans les lieux d'une manière illégale et certaines ont construit sans aucun permis de construire même si elles sont propriétaires des lots de terrains, de déposer leurs dossiers de logement au niveau de l'APC mais depuis, ces familles qui ont suivi à la lettre les conseils du représentant de la Wilaya attendent toujours. Cela étant, hier alors que les deux cellules de crise dont parlait le SG de wilaya étaient absentes, les parents de ces familles sinistrées s'étaient déplacés vers le siège de la Wilaya dans l'espoir de rencontrer un responsable mais jusqu'à 11h, personne ne les avait reçus. Par ailleurs, côté gaz butane, et toujours selon les déclarations du SG de Wilaya faites à la radio de Bouira, les trois centres d'enfûtage de la wilaya, que sont Sidi Khaled, Chorfa et Kadiria, étaient à plein régime ces derniers jours, atteignant une production de 17 000 bouteilles par jour alors que durant les temps normaux, ces trois centres n'écoulent pas plus de 1 000 bouteilles /jour. Malgré cette production record, il existe des familles qui trouvent du mal à se procurer une bouteille à l'exemple de cette famille habitant le village Ouadhia, au nord de la commune de Bouira, qui a dû attendre toute une journée pour avoir deux bouteilles alors qu'elle n'en possède que trois. Ou encore ces communes qui ne sont pas encore raccordées au gaz naturel, à l'instar de Zbarbar, Guerrouma, Boukram et Maâla, ou encore la daïra de Souk-Lekhmis avec ses deux communes, Souk-Lekhmis et El-Mokrani, et enfin, des villages entiers dans la commune d'Ouled Rached. Au niveau des villages de ces communes, souvent le problème réside dans le nombre de bouteilles que chaque famille possède. Selon certains pères de famille que nous avons rencontrés au niveau du dépôt de vente Naftal de Bouira, souvent, ce sont les familles qui n'ont pas les moyens d'avoir plusieurs bouteilles – une bouteille de gaz butane coûte plus de 2 000 dinars – qui souffrent puisque avoir deux ou trois bouteilles en ces temps de froid ne suffit pas pour plus de deux jours et parfois moins. Cela étant, concernant les routes, et d'après le commandant de la gendarmerie qui intervenait sur les ondes de Radio Bouira, comme d'habitude la RN30 qui part de M'chédallah en passant par Saharidj et qui passe par Tizi-N'kouilal est fermée à cause des cumuls de neige ; de même que la RN33, qui commence depuis Bouira vers Tikjda puis vers la wilaya de Tizi-Ouzou par Tizi-N'kouilal, est également bloquée, malgré les efforts des éléments de l'ANP qui tentaient de l'ouvrir mais la persistance des chutes de neige durant ces derniers jours rend toute tentative vaine. La RN15 qui traverse la commune d'Aghbalou vers Aïn-El-Hammam dans la wilaya de Tizi-Ouzou est fermée au niveau du col de Tirourda pour cumul de neige. De l'autre côté de la wilaya, il y a également la RN62 qui part de Sour-El-Ghozlane vers Djouab dans la wilaya de Médéa qui est fermée au niveau du village Boussaha, dans la commune de Dechmia ; alors que pour les chemins de wilaya, ce sont ceux qui traversent la daïra de Bordj-Okhris, les CW 14, 20, 24 et 25 qui relient les communes de cette daïra, à savoir Mesdour, Taguedit et Hadjra Zerga, qui sont touchés suite aux importantes chutes de neige dans cette région. Enfin, la RN8 au niveau du col de Dirah a enregistré des chutes de neige rendant la circulation très dangereuse avec plusieurs dérapages de camions mais sans gravité notable.