Pour l'organisation mondiale des douanes (OMD) qui a placé la célébration de sa Journée mondiale qui coïncide avec le 26 janvier de chaque année sous le thème «L'analyse des données au service d'une gestion efficace des frontières», il est fondamental pour les administrations douanières de tirer le meilleur parti des données dont elles peuvent disposer afin de prendre des décisions avisées, en particulier au vu des défis complexes et changeants auxquels elles sont confrontées au quotidien. Une thématique qui s'inscrit donc dans le prolongement du slogan porté par l'OMD en 2016, à savoir «Douanes numériques : pour un engagement progressif» tel que relevé par le directeur général des Douanes algériennes M. Tahar Benkadour, à partir de Constantine qui a abrité, jeudi, la célébration officielle de cette journée. «Des slogans qui répondent à une même aspiration s'agissant de modernisation et numérisation de l'administration et société douanières mondiales suivant le souhait des acteurs des secteurs du commerce et des transports, des Etats et des opérateurs agissant dans le domaine de services logistiques ainsi que l'affermissement de la sécurisation du commerce transfrontalier et la lutte contre la corruption, blanchiment d'argent, criminalité organisée et le terrorisme transnational». Dans son allocution devant ses cadres et invités pour la circonstance, le directeur général des Douanes algériennes a souligné que «l'analyse des données et informations constitue, de par le monde, une pierre angulaire dans la gestion efficace des frontières notamment pour l'administration douanière qui est l'une des principales instances exécutives de la politique générale de l'Etat à travers sa relation et coordination avec d'autres institutions, sécuritaires et militaires exerçant aux frontières, en particulier». Le rôle de protection aux frontières notamment en matière de commerce extérieur dévolu à la douane en sus de ses missions multiples dans un environnement marqué par une déferlante révolution numérique, exigent, en effet, une mise à niveau plus que nécessaire pour l'administration douanière. Cette dernière, qui a inscrit dans son plan stratégique qui s'étale de 2016 à 2019, selon son directeur général, «des résolutions et des mécanismes qui lui permettent une meilleure maîtrise de ses actions administratives et douanières, prenant en compte la rationalisation des dépenses et les préoccupations des différents partenaires mais aussi par le renforcement de son arsenal juridique et législatif à travers la récente adoption par les deux Chambres du Parlement du nouveau code des douanes». Les défis de vigilance et de mise en place de stratégies adaptées aux évolutions des technologies de l'information et de la communication en particulier posent également un impératif incontournable à l'administration douanière s'agissant d'ouverture sur l'environnement scientifique à l'effet d'améliorer ses capacités. A ce titre, M. Tahar Benkadour parlera de passerelles entre son administration et l'université pour «débattre des horizons d'intégration dans la société de l'information, des options éventuelles afin de combler le déficit numérique en tant qu'exigence de l'économie nationale». Une préoccupation couronnée dans la même journée par la signature d'une convention-cadre entre la Direction générale des douanes et l'Université de Constantine portant coopération entre les deux parties dans différents domaines et notamment en matière d'études stratégiques, d'analyse des données et d'évaluation des risques. L'objectif étant d'affermir la mission économique de la douane en requalifiant ses procédures à travers l'immatérialisation progressive de celles-ci, la modernisation d'un système informatique basé sur une centrale de données à même d'améliorer le contrôle douanier et la lutte contre les crimes économiques». Aussi, soulignera le directeur général des douanes, «la consécration de la mission sécuritaire du douanier dans le nouveau code qui consolide son rôle de contrôle et de protection aux frontières s'opère en parfaite coordination avec les autres corps de sécurité, administrations et institutions de l'Etat. A ce chapitre, plusieurs conférences de formation ont été tenues en collaboration avec l'ANP et la DGSN portant sur la lutte contre la contrebande, le trafic d'objets d'art et/ou archéologiques et la protection du consommateur contre les produits non-conformes aux normes sanitaires et de sécurité. «L'analyse des données au service d'une gestion efficace des frontières» Pour sa part, le premier responsable des relations publiques au niveau de la Direction générale des douanes, M. Djamel Brika, qui a animé une conférence autour du thème choisi par l'OMD pour cette célébration, a reconnu que l'analyse et la collecte des données sont devenues des éléments incontournables dans le processus de modernisation douanière. «En effet, la collecte et l'analyse des données constituent le cheval de bataille dans les processus de modernisation de l'administration douanière de par le monde. Les technologies de l'information et de la communication qui font partie, aujourd'hui, de notre vie quotidienne et notamment au sein des administrations s'intègrent dans tous les programmes et stratégies arrêtés par les différentes administrations dont celle des douanes et spécialement à nos frontières. Elles sont omniprésentes dans la vie des institutions douanières et ont transformé la manière avec laquelle cette dernière fonctionne.» Entre autres missions principales des douanes, le recouvrement des droits de douane et taxes, le contrôle et la circulation des marchandises, des personnes des moyens de transport et de l'argent, la protection du commerce transfrontalier et la criminalité sous toutes ses formes, «sont autant de domaines ciblés par le plan stratégique 2016-2019 de l'administration douanière algérienne qui a préconisé l'utilisation des TIC dans les axes précis», révélera l'orateur. Et de poursuivre : «Les avantages des TIC résident dans l'offre d'une meilleure prestation des services douaniers et une diminution des doubles emplois et autres tracas de procédure. Autre objectif non moins important pour les opérateurs économiques est celui d'une économie de coût via des économies d'échelle qui devrait être prise en compte dans le cadre des opérations de dédouanement pour réduire les coûts grevés par certains blocages et/ou procédures devenues obsolètes. Les TIC, la matière de gestion des frontières offrent un autre avantage qui réside dans les interventions moins fréquentes et mieux ciblées à travers l'analyse des risques et la sélectivité des contrôles qu'elles permettent. Elles contribuent aussi à la réduction des coûts de transport et le temps d'attente à la faveur d'un système d'information qu'un comité de pilotage est en train d'élaborer. L'analyse des données permet, en effet, un recoupement entre ces dernières, lequel est traduit par une information statistique qui permet de donner des informations plus succinctes en tant qu'outil d'aide à la décision et aussi de concilier entre facilitation d'échange et renforcement du contrôle aux frontières qui constitue une problématique de toutes les douanes du monde.»