L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) plaide pour la mise en place d'un plan de production agricole. Pour elle, c'est la seule alternative pour «régulariser» le marché des fruits et légumes. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Invité du forum DK News à Alger, le porte-parole de l'UGCAA, Hadj-Tahar Boulenouar, a souligné hier l'«important» écart entre le prix de gros et celui de détail des fruits et légumes, surtout durant le mois de Ramadhan. «Souvent, cette différence atteint plus de 100% malgré une abondance de marchandises dans les marchés de gros», précise-t-il. Un écart qu'il impute à l'insuffisance d'espaces de vente de détail. Boulenouar assure que le manque de marchés de proximité provoque une hausse des prix des fruits et légumes à hauteur de 30%. Pour lui, les perturbations des prix ne sont que la résultante d'une perturbation en approvisionnement. Citant quelques exemples de marchés de gros où des quantités de légumes ont été jetées, le porte-parole de l'UGCAA appelle à la mise en place d'un plan de production agricole qui répondra à la demande du marché. Il déplore également le fait que les chambres froides ne jouent pas un rôle régulateur dans l'approvisionnement pour assurer l'équilibre du marché. Un avis d'ailleurs, partagé par le président de la Commission nationale des mandataires de fruits et légumes. Mohamed Medjber dénonce aussi de son côté, une pratique «suspicieuse» dans la gestion des marchandises conservées dans les chambres froides. «Gérées par un organisme public, les chambres froides assurent la conservation de l'excédent de la production de la pomme de terre et de l'oignon. Seulement, cette marchandise ne va jamais dans le marché de gros. Elle sort par voie informelle. Où se vend-elle ? La question reste posée», explique-t-il. Le président de la Commission nationale des mandataires de fruits et légumes estime, par ailleurs, qu'il faut attribuer aux détaillants une marge bénéficiaire, afin «de mettre fin aux prix libres». Hôte du forum DK News, le président de l'Association de la protection et de l'orientation du consommateur et son environnement, Mustapha Zebdi, affirme que la marge bénéficiaire est la cause de la hausse des prix, notamment durant le mois de Ramadhan. Il déplore aussi l'absence d'une stratégie d'orientation et de conseils de la production agricole.