«Nous avons longtemps manqué de vision» quant à la constitution de la cartographie du commerce extérieur, a confié le président de l'Anexa, Ali Bay Nasri. En rajoutant que des réformes sont en train de se faire. Naouel Boukir – Alger (Le Soir) – La diversification de l'économie algérienne n'est plus une légende, à en croire le président de l'Association nationale des exportateurs algériens. A cet effet, une cellule, constituée d'un comité des opérateurs de l'Anexa, s'est établie au Premier ministère. Notons qu'elle a déjà organisé sa première réunion qui a été présidée par le Premier ministre. Selon l'intervenant, il s'agit là d'un signe «qu'on va dans l'opérationnalité de la diversification». «L'ère est à l'optimisme», a-t-il rajouté. Pourtant cette déclaration est lourde de paradoxes. Car, d'une part, les paramètres «bloquants d'avant» sont désormais des éléments «encourageants» pour l'exportation des produits algériens. A savoir l'intérêt que portent, aujourd'hui, les entreprises algériennes pour le marché international mais aussi l'Etat, considérant «la durabilité» de la crise liée à la chute des prix des hydrocarbures. Pour A. Nasri, ce n'est pas de «volonté politique» que manquait le gouvernement depuis le temps, mais «d'action». La nuance de précision est très importante, selon lui. D'autre part, traitant des facteurs «entravant» le développement de cette diversification des exportations, le président de l'Anexa a évoqué la nécessité de «la mise à niveau» de la réglementation des changes quant à la politique de l'exportation. Une action qui est du ressort du Conseil de la monnaie et du crédit pour une compétitivité plus favorable. Ajoutant à cela qu'il existe «certains empêchements» à la mise en place de bureaux de liaison à l'étranger. De plus du «sentiment de méfiance» qu'entretiennent les clients et les consommateurs vis-à-vis du produit algérien. C'est pourquoi A. Nasri invite vivement les entreprises à s'aligner sur les normes de qualité internationales et à se réconcilier avec la communication. En l'occurrence, il a appelé les opérateurs à être vigilants et à saisir les opportunités qui peuvent se présenter par ce contexte international très mouvementé. Surtout que l'économie et la géopolitique sont intimement interdépendantes. C'est là même que tout l'intérêt de la veille informationnelle prend sens. Par ailleurs, il est à rappeler que les produits provenant de la Turquie et de l'Union européenne font l'objet d'un boycott quant à leur accès au marché russe. Et les potentialités énormes de celui-ci ne sont évidemment pas à négliger, en produits agricoles particulièrement et où le produit algérien peut très bien se frayer une place. D'autant plus que le directeur de la CACI, Mohamed Laïd Benamor, va mener ce mois-ci une importante délégation économique à Moscou, composée de femmes et hommes d'affaires algériens, afin de prospecter le marché russe. Une occasion en or pour d'éventuels mises en relation, contrats d'exportation ou encore des partenariats.