Pour le président du RCD, «la crise que traverse notre pays, qui ne cesse de s'amplifier, porteuse de désordre et d'anarchie et qui fait peser une lourde menace sur notre vivre-ensemble jusqu'à notre souveraineté» est loin de constituer une fatalité, estimant que le scrutin législatif du 4 mai prochain peut constituer «l'amorce de son règlement». Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - A la condition, cela dit, soutenait, Mohcine Belabbas, à l'ouverture d'une session ordinaire du conseil national du parti, hier, au Cercle des moudjahidine à Alger, que «le pouvoir se résout à ne pas triturer les résultats et à laisser les citoyens choisir librement leurs représentants». Pour lui, la transition démocratique et pacifique «ne procède pas de formalisme mais avant tout d'une volonté politique d'aller vers le règlement des problèmes», mettant en avant la disponibilité de «l'essentiel de l'opposition» et que «la balle est, une fois encore, dans le camp du pouvoir». Le président du RCD s'appesantira sur cette crise multiforme empreinte d'une situation économique dont «tous les clignotants sont au rouge». Avec, citera-t-il, pêle-mêle, le rétablissement des agrégats macro-économiques désormais «illusoires», des déficits qui «s'aggravent», une précarisation et un chômage qui «s'installent», une pauvreté qui «pointe dans de nombreux villages et quartiers»,..Une crise dont l'origine relève essentiellement de «mauvais choix économiques, de la corruption endémique, des malversations et du refus de la transparence mais surtout des fraudes électorales qui détournent les voix des citoyens et faussent leurs choix». Autant de «pratiques qui démobilisent les citoyens qui ne constituent pas uniquement un déni de souveraineté mais à force de les répéter elles font désormais peser des dangers à la fois pour la stabilité et pour la paix en général». Mais pas que cela, poursuivra Belabbas qui citera également «les violations des droits de l'Homme qui se généralisent, les restrictions des libertés d'expression et les entraves à la liberté de la presse qui sont manifestes, les violences politiques, les pressions et le chantage à l'encontre des citoyens qui sont quotidiens avec «le nombre de détenus sans cesse croissant pour délit d'opinion ou pour une simple appartenance à un courant politique plongent le pays dans l'arbitraire et la peur». Avec le summum de telles pratiques atteint dans la wilaya de Ghardaïa où un état d'exception a été imposé aux citoyens depuis bientôt deux ans et où des activistes et militants politiques sont utilisés comme boucs émissaires puisqu'ils sont en détention provisoire depuis plus de 18 mois pour des chefs d'inculpation montés de toutes pièces, citant les cas de Nacer-Eddine Hadjadj, ex-maire de Berriane et membre de la direction du parti, et de Kerrouchi Noureddine, cadre à la Direction de la jeunesse et des sports, sociologue, également militant du parti». Et de regretter «qu'aucune mesure d'apaisement ni de grâce n'est venue de la part des tenants du pouvoir malgré de nombreux appels à la raison» avec «à présent, la mort qui rôde dans nos prisons». Le président du RCD promettra une campagne électorale «sur un programme et des propositions claires, assumées et réalisables lors de laquelle il s'agira de «poser les vrais problèmes et d'apporter les bonnes réponses au lieu de les fuir, les nier ou les compliquer comme c'est le cas des tenants du pouvoir», une campagne expurgée des «slogans creux» et durant laquelle il ne s'agira pas «d'abuser le citoyen sur une fallacieuse réconciliation nationale qui a bâillonné les victimes et meurtri les mémoires». A noter que le conseil national a approuvé la composante de la commission de candidatures pour les prochaines élections législatives du parti composée de membres du secrétariat national que préside Massiva Mazari. La probable candidature de Sellal liée à la présidentielle de 2019 S'exprimant en marge de cette session du conseil national du parti sur un probable pilotage de la liste du FLN à Alger lors des prochaines élections législatives par Abdelmalek Sellal, le président du RCD l'inscrira dans le cadre de la lutte des divers clans qui composent le système avec comme toile de fond, l'élection présidentielle de 2019. Pour Belabbas, «il y a des forces qui tentent de pousser le Premier ministre à se présenter aux législatives pour l'empêcher de se présenter aux élections de 2019» et ainsi «se renforcer et resserrer ses rangs pour pouvoir peser» lors du scrutin présidentiel.