Aujourd'hui, comme hier, même lieu (CTN/FAF) mais à une heure différente (la LFP a organisé son conclave hier en début d'après-midi alors que celui de la FAF est programmé ce matin, à partir de 10h), se tiendra l'AG bilan de la Fédération algérienne de football. Une réunion attendue mais qui ne devrait, cependant, pas déroger à toutes celles qui ont été tenues depuis 2009. Que faut-il attendre de cette assemblée générale ordinaire d'une fédération qui a tout prévu sauf les échecs. Depuis son come-back à la présidence de la fédération, Mohamed Raouraoua a re-boosté la trésorerie de l'instance fédérale et mis en œuvre une organisation administrative et des moyens logistiques dignes des grandes institutions sans vraiment parvenir à offrir l'essentiel, le strict minimum, à un football national gangrené par les violences et les magouilles. Le climat de suspicion est tel qu'il ne se passe pas un jour sans que l'on découvre les bizarreries d'une pratique transformée en fonds de commerce de tous les parvenus. Quand le SG de la FAF, Ahmed Yahiaoui procédera à la lecture des bilans, personne n'osera émettre la moindre critique, la moindre observation. Les bilans passeront comme une lettre à la poste. La FAF de Mohamed Raouraoua, qui a échoué dans ses objectifs techniques à commencer par le fiasco généralisé des sélections nationales, dispose d'un butin de l'ordre de 900 milliards de centimes et de plusieurs centaines de milliers d'euros. En sus d'ambitieux projets à l'exemple de l'hôtel de standing et des académies qui viendront compléter le tissu infrastructurel déjà impressionnant implanté au CTN/FAF de Sidi Moussa où les blocs administratif, technique et médical font de la structure nationale du football une des plus imposantes et des plus modernes au monde. Un Clairefontaine-bis moins les lauriers du CTNF administré par la fédération française de football. Amateurs de... soutien Cette réussite qui fuit Mohamed Raouraoua depuis au moins le Mondial-2014, et le retentissant exploit des Verts au Brésil, aura fini par décourager le patron du football algérien certainement lâché par ses habituels soutiens au sommet de l'Etat mais toujours «adulé» par tous ceux qui ont précipité la chute de son audience. Eux, ce sont ces responsables des ligues fantoches, ces présidents de clubs véreux et des cercles mafieux ayant pignon sur rue. Ceux-là ne veulent pas que Mohamed Raouraoua quitte ses fonctions pour la simple raison qu'ils anticipent déjà leur chute. Son retrait leur ferait perdre tant de privilèges, de passe-droits et d'intérêts. C'est pourquoi, ces dernières semaines, ils s'agitent en prédisant les pires scenarios en cas de départ de l'actuel président de la FAF. Pour eux, l'après-Raouraoua signera la mort du sport-roi en Algérie ! L'action entreprise par les membres de l'AG de plusieurs ligues (de wilaya et régionale), sinon toutes, dénotent d'une chose : l'incapacité de ses membres et de leurs maîtres à s'assumer et à se dévouer au service du football et à son développement. Exhorter (prier) Mohamed Raouraoua «à se présenter pour une nouvelle mandature» apporte la cinglante preuve de leur démarche suiviste. Pour eux, c'est plus simple de confier sa destinée à quelqu'un qui a échoué que de prendre la relève et essuyer échec sur échec. De la fuite des responsabilités, en définitive, pour une caste qui persiste à ne pas faire acte de repentance...