Lors du 15e Forum mondial du développement durable, tenu lundi à Paris, le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, a réaffirmé l'importance du programme national des énergies renouvelables en Algérie. Mounira Amine-Seka - Alger (Le Soir) - En effet, le lancement du programme national des énergies renouvelables et la maîtrise de l'énergie, qui a été adopté par le gouvernement en 2011 et mis à jour en 2015, s'étend jusqu'à l'horizon 2030 et est placé au cœur des politiques énergétique et économique menées par l'Algérie. La première phase de ce programme a été consacrée à la réalisation de projets pilotes et de tests des différentes technologies disponibles. Une phase durant laquelle les éléments des filières considérées ont observé une nette évolution, ce qui a conduit à la révision de ce programme. Dans son discours, le ministre de l'Energie a indiqué que «sous l'impulsion du président de la République Son Excellence le président Abdelaziz Bouteflika, les énergies renouvelables ont été hissées au rang de priorité nationale. Au vu de l'importance du gisement solaire de l'Algérie, de sa grande superficie, la transition énergétique nationale retenue est axée sur le développement des énergies renouvelables, notamment par la réalisation de centrales solaires photovoltaïques et de fermes éoliennes». Ajoutant que l'Algérie a «arrêté des objectifs ambitieux et prometteurs en matière d'énergies renouvelables et nous sommes déterminés à faire des vingt prochaines années l'ère du déploiement des énergies durables pour le pays», a-t-il expliqué, rappelant que le programme national «prévoit 47 à 51 TWh à l'horizon 2030-2040 représentant plus de 27% de mix énergétique dont plus de 9 TWh, soit une capacité totalisant 4 500 MWc, devraient être installés d'ici 2020-2022». M. Bouterfa a également précisé que le programme est «en cours de concrétisation», soulignant que 22 centrales photovoltaïques d'une puissance totale de 350 MWc ont déjà été réalisées dans le sud du pays et dans les Hauts-Plateaux. Dans ce cadre, le ministre a annoncé que l'Algérie lancera incessamment un appel à investisseurs pour la réalisation de centrales photovoltaïques d'une puissance de 4 000 MWc. Il a également ajouté que «dans une phase initiale, réaliser une ferme éolienne de 10 MW et des petites centrales d'énergies renouvelables de différentes technologies nous permettront d'évaluer celles qui répondront le mieux aux contraintes climatiques et autres spécificités de la région», précisant que ces capacités en énergies renouvelables déjà installées «ont permis d'identifier les contraintes et les défis qui pourraient se dresser devant le développement des énergies renouvelables à grande échelle». Le ministre a annoncé aux membres du Forum que l'Algérie compte lancer «incessamment» un appel à investisseurs pour la réalisation de centrales photovoltaïques d'une puissance totale de 4 000 MWc d'une capacité décomposée en 3 lots de 1 350 MWc, conditionnée par la réalisation d'investissement dans le domaine, soulignant que la stratégie de mise en œuvre du programme national de développement des énergies renouvelables repose sur deux composantes : énergétique et industrielle. Il a également ajouté que «l'appel à investisseurs connaîtra une période d'ajustement et de consultations avec les différents investisseurs, énergéticiens et industriels», précisant que l'Algérie sera attentive «aux questions et préoccupations des intervenants nationaux et internationaux en vue d'intégrer leurs apports dans la dynamique insufflée par notre action dans ce domaine». Dans son discours, M. Bouterfa a indiqué que la consommation énergétique sera réduite de 9% d'ici l'horizon 2030, grâce à l'isolation thermique des habitations et des villes et l'introduction des lampes à basse consommation, l'installation des chauffe-eau solaires et, au niveau de l'éclairage public, le recours au remplacement des lampes à mercure par des lampes à sodium, ainsi que la promotion des carburants propres, tels le GPLC et le GNC. Dans cette visée, l'autre orientation qui n'est pas moins importante consiste à hybrider les centrales diesel des réseaux isolés du sud du pays, avec le recours à l'énergie solaire et à l'éolien, précisant que cette démarche permettra non seulement de réduire la consommation du fuel, dans les centrales, et des carburants utilisés pour son transport, mais permettra également de préserver l'environnement des diverses émissions polluantes. Pour conclure, le ministre de l'Energie a souligné que l'Algérie ne manque pas de compétences et de capacités dans ce domaine et que la stratégie mise en place les valorisera en mettant à leur disposition un environnement adéquat pour leur épanouissement.