Vingt-deux familles habitant les gourbis jouxtant la cit� des 176-Logements de Hamadi-Krouma, une commune relevant de la da�ra de Skikda, risque d'�tre exclues de leurs demeures construites il y a de cela cinq ans pour les plus r�centes. Leur transfert est une d�cision des autorit�s locales. Elle serait motiv�e par le fait qu'ils s'exposent � un danger imminent d� aux travaux de construction d'un poteau de tr�s haute tension (60 000 volts), pour le transport de l'�nergie �lectrique de Skikda � Ramdane-Djamel, que va entamer la Sonelgaz (GRTE) de Annaba. Ces familles qui vivent sur un terrain situ� juste � l'entr�e de la commune de Hamadi-Krouma ont �t� � maintes reprises "oubli�es" ; elles n'ont jamais b�n�fici� de programme de recasement. Il faut savoir que ce nouvel "int�r�t" accord� par les autorit�s locales � ces familles serait d� aux exigences de Sonelgaz qui ne peut entamer les travaux avant leur �vacuation. L'"affaire" remonte � deux mois. Le poteau ayant �t� install� au-dessus de leurs demeures s'est inclin� suite � un glissement de terrain. On proc�da alors � son enl�vement. Depuis ce triste incident, ils eurent la visite de toutes les autorit�s locales, le P/APC de Hamadi-Krouma et la chef de da�ra particuli�rement, leur demandant de quitter les lieux afin de laisser l'espace libre aux agents de la Sonelgaz. On leur proposa alors des logements ruraux et une enveloppe de 50 millions de centimes pour chaque famille, en guise de soutien financier, au terme d'une r�union regroupant ces deux responsables et les chefs de famille. "Le hic est que l'on veut nous donner de l'argent pour construire des logements ruraux, mais sans terrain !" dira le repr�sentant des familles. Une seconde solution a �t� envisag�e, celle de leur transfert vers le centre de transit se trouvant dans la zone de d�p�t de Hamrouche-Hamoudi, dont certaines indiscr�tions l'�valuent � 1 milliard de centimes, et qui fut r�ceptionn� en novembre 2004. Ce centre de transit, o� se trouve un parking visiteurs, est implant� sur un terrain s'�tendant sur pr�s de 17.000 ha, au niveau de l'Entreprise nationale de transport des voyageurs et maintenance (ENTVM) dissoute en 1997. Sept ans plus tard, la wilaya d�cida de faire de ce terrain vacant un centre de transit destin� pr�alablement aux indus occupants de la plate-forme p�trochimique. Ces derni�res ont refus� de l'occuper. Il comprend les douze bureaux de l'exadministration devenus des... chambres, deux grands hangars d'une superficie estim�e approximativement � 1800 m2 chacun o� sont align�s respectivement 50 et 56 chambres dont l'une aurait co�t� 7 milliards de centimes. Ces chambres sont en contreplaqu�, le mur de s�paration est fait de planches. Une cuisine collective fait face � ces hangars. Deux blocs sont r�serv�s aux toilettes, il y en a quatre et des douches. Les familles, par la voix de leur repr�sentant, refusent d'�tre transf�r�es vers cette "caserne". Nous sommes des familles respectables. On ne peut pas laisser nos femmes et enfants dans ce centre, parqu�s comme du b�tail. Nous sommes dignes et ind�pendants depuis 1962 pas depuis le 13 octobre 2002", s'indignent-elles. Jointe par t�l�phone, la chef de da�ra nous dira : "Leur pr�sence sur ce site est en danger ind�pendamment des travaux initi�s par les services de la Sonelgaz. Sachez aussi que le directeur de la Sonelgaz de Annaba est tr�s inquiet pour leurs vies. Et puis leur transfert sera provisoire en attendant qu'ils b�n�ficient d'habitats ruraux. Hamadi- Krouma vient de b�n�ficier de 100 logements, c'est une information qui nous est parvenue il y a � peine trois jours." Au sujet des accusations qui lui sont port�es, cette responsable assume ce qu'elle a dit. Nos tentatives r�p�t�es de joindre le P/APC de Hamadi Krouma sont rest�es vaines. De ce fait, ces citoyens sont confront�s � un dilemme : habiter ce centre ou rester � Hamadi- Krouma et s'exposer au danger. Pour le doyen des habitants qui occupe sa demeure depuis... 1977, il ne la quittera pas. Devant la t�nacit� des citoyens, le chef de brigade de la gendarmerie de Hamadi- Krouma a appel� � la sagesse en �vitant le recours � la force publique, si jamais cela devenait n�cessaire. Ce transfert provisoire prendra-t-il fin avec l'ach�vement des travaux qu'engagera Sonelgaz ? La question demeure enti�re.