Le gouvernement post-élections législatives du 4 mai prochain sera-t-il reconduit dans sa configuration actuelle, composée de ministres des deux partis piliers du pouvoir, FLN et RND en sus de ministres technocrates ? Sera-t-il élargi aux autres partis satellites dans le cadre d'une coalition ou le FLN s'en emparera-t-il, lui dont le secrétaire général soutient que son parti aura la majorité des sièges de la future Assemblée nationale ? Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Et les piques que Djamal Ould-Abbès et Ahmed Ouyahia s'échangent depuis quelques jours, dans le sillage de la campagne électorale pour le rendez-vous du 4 mai prochain, le premier ayant promis de répliquer hier dimanche, au second, ou encore la réplique de Amara Benyounès au premier, ne s'inscrivent-elles pas dans cette guerre de positionnement en vue d'influer sur l'architecture du prochain exécutif et de sa composante ? Tout porte à le croire surtout que la Constitution, dans sa version adoptée en février 2016, donne toute la latitude au parti majoritaire à la Chambre basse du Parlement pour composer le gouvernement. Et l'ambition de Ould-Abbès de remporter la majorité des 462 sièges de députés mis en jeu le 4 mai prochain et donc de pouvoir composer seul, constitutionnellement, le gouvernement post-élections législatives, sans recours aucun à une quelconque coalition, ne serait pas du goût, notamment de son alter ego du RND et des patrons du MPA et du TAJ qui nourrissent le rêve fou de reprendre leurs places dans l'exécutif. D'ailleurs, aussi bien Ouyahia, Benyounès que Ghoul ne cessent de professer tout le contraire de ce que soutient fermement le secrétaire général du FLN dont les propos semblent les irriter au plus haut point. Notamment le patron du RND qui donne l'impression de sentir que quelque part, en haut-lieu, tout serait fait pour favoriser le FLN. Ce pourquoi, d'ailleurs, il ne cesse de remettre en cause certaines options de l'actuel gouvernement que Ould-Abbès revendique, comme le recours évoqué à l'endettement extérieur, et il ne s'est pas privé, par ailleurs, de tacler son homologue du FLN. «Certains prétendent défendre le président de la République et son programme, mais je leur dis que M.Bouteflika est notre président à tous », affirmait-il vendredi dernier à Skikda, dans une réplique sèche à son homologue du FLN qui ne cesse de déclarer là où il passe que «le FLN est le dépositaire de l'indépendance nationale » et que «le président de la République est le président du FLN». Une réplique à laquelle le successeur de Ammar Saâdani n'a pas été insensible, affirmant avant-hier, que «tout le monde sait que ce parti est préfabriqué et est né avec des moustaches, promettant de s'étaler sur le sujet pour hier, affirmant avoir les documents prouvant ce qu'il soutient. Et en marge de cette guéguerre Ouyahia-Ould-Abbès, le duo Benyounès-Ghoul n'est pas en reste. Notamment le président du MPA qui dénie à l'ex-parti unique la capacité à avoir la majorité absolue à la prochaine Assemblée populaire nationale. «Certains disent qu'ils vont avoir une majorité absolue, mais il n'y a personne qui peut avoir 234 sièges à l'APN. Il va y avoir des alliances. Nous sommes obligés d'aller vers des alliances pour former le nouveau gouvernement parce qu'il faut une majorité parlementaire pour former le gouvernement et aucun parti politique ne peut, seul, disposer d'une majorité parlementaire et faire ce qu'il veut du gouvernement», soutenait-il à partir de Tizi-Ouzou. Ceci au moment où Ghoul promet, lui aussi, une grande et heureuse surprise pour le peuple algérien, annonçant dans la foulée, l'intégration de son parti, TAJ, de l'exécutif, dans le cadre d'une coalition gouvernementale, comme pour démentir Ould-Abbès. Une coalition qui n'a jamais été l'option favorite du président de la République qui n'avait, d'ailleurs, pas montré de regret, à la dislocation de la fameuse alliance présidentielle avec le départ, en 2012, du MSP qui avait, depuis, rejoint les rangs de l'opposition.