L'Algérie sera dotée d'une réglementation relative aux médicaments bio-similaires d'ici la fin de l'année en cours, selon les prévisions du ministère de la Santé. Des médicaments bio-similaires sont, cependant, déjà commercialisés en Algérie. Le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé rassure qu'aucun bio-similaire n'a été enregistré sans l'accord des experts cliniciens. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Plusieurs molécules biotechnologies sont tombées dans le domaine public. Résultats, des médicaments bio-similaires font leur apparition. Lesquels font face à la même polémique que le médicament générique a subie il y a de cela près d'une cinquantaine d'années. En Algérie, un certain nombre de bio-similaires, notamment en rhumatologie, hématologie et oncologie, sont déjà commercialisés. Et c'est bientôt les malades atteints de diabète qui pourront bénéficier de cette nouvelle technologie avec l'entrée sur le marché d'un bio-similaire de l'insuline. Notre pays qui est doté d'une réglementation pour le médicament n'est, cependant, pas encore doté d'une réglementation spécifique pour ce type de médicaments qui sont une copie conforme des médicaments issus de la biotechnologie. Pour aider à mettre en place cette réglementation, une table ronde a été organisée hier à Alger sous le thème «contrôle et réglementation des bio-médicaments». Elle a réuni des experts algériens mais aussi des experts venus d'Amérique latine et de l'Inde qui exporte à lui seul 20% des exportations mondiales des médicaments biotechnologiques et qui compte le nombre le plus élevé de bio-similaires approuvés dans le monde. D'ailleurs, selon le docteur Purnima Sharma, DG de Biotech Consortium India Limited, le marché des médicaments issus de la biotechnologie est évalué à près de 20 milliards de dollars d'ici 2020. Le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé a expliqué que l'Algérie a déjà mis en place un décret pour le médicament. Actuellement, elle est en cours de mettre en place une réglementation spécifique pour les bio-similaires. Une réglementation qui devrait être fin prête d'ici la fin de l'année en cours. Selon le Docteur Hamou Hafed, l'Algérie a anticipé sur la réglementation en commercialisant déjà ce genre de médicaments. Des médicaments qui sont, cependant, rassure-t-il, soumis à des essais cliniques et à l'aval des experts. «Nous allons juste asseoir cette réglementation et il n'y a aucun bio-similaire qui est enregistré sans l'accord des experts cliniciens» a-t-il soutenu. Hamou Hafed souligne, toutefois, que même avec une réglementation, le débat sur les médicaments bio-similaires ne sera pas clos. «La réglementation qui va se faire d'ici quelques mois va encore renvoyer à ce genre de débat et ça ne sera pas aussi simple, parce qu'il ne s'agit pas d'un logiciel, où tout est soit noir soit blanc, ça va toujours nécessiter des essais cliniques et des débats, mais les experts vont se prononcer sur la base de quelque chose de déjà établie», a expliqué le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé. Le bio-similaire est-il seulement enregistré pour des considérations financières ? Selon le Dr Hafed, tout comme le médicament princeps et le générique, le prix du médicament issu de la biotechnologie est plus élevé par rapport à la copie conforme en raison des coûts investis dans la recherche qui ont un impact sur le prix de vente.