Par Zineddine Sekfali Selon toute vraisemblance, les prochaines élections législatives feront tristement date dans l'histoire du Parlement algérien de l'ère du pluralisme politique. Plusieurs scandales ont éclaté dès les premières opérations préparatoires au scrutin et d'ores et déjà pourri quasiment tout le processus électoral. Si certains se sont produits dans le passé, lors des précédentes élections législatives, d'autres sont, cette fois-ci, absolument inédits. Comme dans les précédents scrutins législatifs, les citoyens en général et les électeurs en particulier ne savent, en fait, ni pourquoi ni pour qui ils sont appelés à voter. Ils constatent que tous les cinq ans, à certaines périodes et dates connues, un mécanisme se déclenche, au cours duquel l'administration de l'Etat et des collectivités locales, les partis politiques et les médias se mettent automatiquement, toutes affaires cessantes, en branle pour sacrifier à une sorte de rite, démocratique en apparence, mais destiné en réalité à confirmer des choix d'individus faits par avance et des décisions déjà prises irrévocablement par une camarilla. Ce sont là, pour l'essentiel, ce que j'avais, comme beaucoup de mes compatriotes, observé dans un article de presse intitulé «Législatives : de mieux en mieux ou de mal en pis», publié dans Le Matin du 30 mai 2002. J'écrivais dans cet article qu'on sait qu'il y aura de nombreux visages nouveaux sur les travées de la nouvelle Assemblée populaire nationale, mais que le noyau dure se maintiendra autour de quelques visages connus de la coalition gouvernementale ou de la sainte alliance formée avec certains islamistes agréés et admis dans les marges du système... On s'attend à quelques variations dans «les quotas» arrêtés pour chacun des partenaires avec une prime pour les partis dominants. Mais l'un dans l'autre, les baisses des uns et les hausses des autres se compenseront, comme dans des «vases communicants». Je concluais ainsi : «On ne s'attend donc pas à une rupture (d'avec les errements anciens)... L'orientation d'ensemble ne sera pas remise en cause. Le jeu politicien va avoir raison du jeu démocratique. Plus ça change, et plus c'est la même chose, mais en pire !» On a bien compris en effet, dès cette époque, que, dans le fond, les législatives n'ont jamais abouti — mais était-ce là leur objectif final ? — à lancer un véritable renouveau politique, ni à consolider la moralisation des pratiques et des comportements des politiciens, ni à garantir le progrès et le développement du pays, ni à apporter une quelconque amélioration dans les conditions de vie des masses populaires. Le Parlement est tout à la fois une coquille vide, une caisse de résonnance et une chambre d'enregistrement : il n'est que cela ! Aujourd'hui, ce que les citoyens, qu'ils fussent des électeurs enthousiastes ou au contraire des abstentionnistes incorrigibles, ont fini par apprendre, après tant de scrutins, qu'il n'y a pas plus d'alternance, de moralisation, de progrès, de mieux-être que de beurre en branche ! Les promesses qui leur ont été faites n'étaient systématiquement pas tenues. Mais ils étaient bien les seuls à y croire. Aujourd'hui comme hier, il est incontestable que les choses ne vont pas comme elles devraient aller dans notre pays, pourtant si riche en potentialités humaines et matérielles. Les gens, on peut le croire, ont compris que, malgré les discours volontaristes et populistes qu'on débite devant eux, avec beaucoup d'aplomb et d'arrogance à chaque occasion électorale, tant que le prix du baril de pétrole restera en berne et que la gestion des affaires publiques persistera à tous les niveaux à être approximative et improvisée, il est certain que leur situation économique et sociale ira en s'aggravant et que tout le pays s'exposera in fine à de terribles explosions sociales ! Les promesses surréalistes que des orateurs verbeux ressassent, les projets parfois pharaoniques qu'on déroule devant les téléspectateurs et les lecteurs de journaux à chaque visite de délégations d'affairistes étrangers ne sont que des manœuvres d'illusionnistes et d'hypnotiseurs. Le plus récent des exemples de ces cas de manœuvres malhonnêtes est le soi-disant grand projet d'industrie automobile, qui n'a été pour certains prétendus capitaines d'industrie algériens qu'un moyen détourné, de passer outre l'interdiction d'importer des voitures automobiles pour les revendre avec de gros bénéfices. Ces soi-disant patrons industriels, en fait simples importateurs favoris des institutions bancaires, ont pu, grâce à ce stratagème aussi fourbe qu'ignoble, continuer à importer, pour les revendre à leurs concitoyens, des voitures livrées dans des caisses en pièces détachées. Nos capitaines d'industrie sont censés les faire assembler et remonter, dans des hangars sous-équipés, par des personnels sous- qualifiés, sans autre garantie pour l'acheteur algérien que la grâce d'Allah. Lorsque quelqu'un a eu le courage de lever le voile sur cette étrange industrie automobile algérienne en kits, le ministère concerné, et plus précisément celui qui a donné son aval au projet, qui a rédigé le cahier des charges que le fournisseur étranger s'est empressé de signer après que le gouvernement l'eut agréé, a immédiatement chargé une commission d'enquête dont il a fixé l'objectif et nommé les membres. Celle-ci a réagi sur-le-champ en blanchissant tout aussitôt l'importateur concerné, le fournisseur étranger et le ministère qui a tout agréé ! On a cependant appris par la suite que le fameux cahier des charges qui a rendu possible cette esbroufe a été revu, corrigé, remanié et rendu plus strict afin que de telles pratiques, si peu loyales et qui facilitent à certains le siphonage des devises de la Banque d'Algérie, ne se reproduisent plus ! Dans cette affaire d'importation de voitures en kits, il y a beaucoup d'esbroufe et de bluff qui, en la circonstance, peuvent équivaloir à des manœuvres frauduleuses délictuelles, ou tout au moins à des pratiques déloyales, amorales et illicites. Ce qui est encore plus affligeant, c'est qu'on n'a pas entendu un seul député de la majorité ou de l'opposition et, pire encore, pas un seul parti de l'alliance gouvernementale s'exprimer sur cette affaire. Y a-t-il une omerta ? Seuls les simples citoyens s'inquiètent de l'ampleur prise par la crise économique dans ce pays tant de fois abusé et trompé. Car cette crise, les citoyens la vivent au quotidien. Il y a des familles qui vivent à crédit parfois jusqu'à dix jours par mois, car le salaire du père de famille ne suffit que pour 20 jours au maximum. Les problèmes sociaux — tels que la cherté de la vie, le chômage et la crise du logement notamment — y sont devenus insupportables, non seulement pour les Algériens les plus pauvres, mais aussi pour ce qui reste dans ce pays de la classe moyenne. La malhonnêteté quasiment institutionnelle est désormais totalement débridée et sans frein. Tout baigne dans l'immoralité : le bakchich oriental ayant pris chez nous le nom de «tchipa» s'est démocratisé et décentralisé. Les digues morales se sont rompues. El khaz tala3 fawqa elma, comme on dit chez nous ! Pour ce qui est des mœurs, la prostitution qui n'a besoin ni de maisons de tolérance ni de maisons de rendez-vous connaît un développement atterrant. La délinquance déjà fortement menaçante ne cesse de s'aggraver en volume mais aussi en «qualité», si je puis dire. En effet, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu'on nous annonce, par voie de presse, des saisies d'importantes quantités de stupéfiants, des trafics de devises, des réseaux de trafic, de fabrication et de vente de fausses monnaies tant nationales qu'étrangères. Le «trabendo» traditionnellement florissant à notre frontière ouest est désormais d'une pratique courante à la frontière est et dans le sud du pays : tout s'y vend et s'achète, y compris, semble-t-il, des êtres humains qui fuient leurs pays soit à cause du terrorisme, soit à cause de l'extrême misère qui sévit chez eux. Les douaniers ne savent plus où donner de la tête, alors même que l'ANP, la Gendarmerie nationale et gardes-frontières ne cessent de leur prêter main-forte. Nous surnageons dans une mer de corruption, de délinquance, d'immoralité. Pour ce qui est de la menace suprême qu'est le terrorisme, on découvre encore des casemates, des caches d'armes et de munitions, et il y a toujours dans les maquis et dans les villes des cellules terroristes dormantes mais prêtes à semer la mort et provoquer la pagaille. Ici et là, des terroristes sont débusqués, pourchassés et éliminés avant qu'ils ne passent à l'action. C'est une évidence, si l'on ne doit s'en tenir qu'aux seuls communiqués officiels publiés à travers la presse par le MDN, trois choses apparaissent clairement aujourd'hui : nous sommes encore assis sur un baril d'explosifs, le terrorisme n'est pas totalement jugulé et l'obscurantisme continue, quant à lui, à s'étendre par reptation, par noyautage et, comme un cancer mortel, par métastase sur tout le territoire, souvent sous le masque de certaines pratiques prétendument traditionnelles, mais qui n'existent de nos jours que dans les pays sous-développés et arriérés ou dans les Etats où les populations sont maintenues dans l'illettrisme et l'ignorance. Il y a de sérieuses raisons de craindre que des aventuriers sans foi ni loi, vindicatifs et haineux, ne jettent une fois de plus notre pays et son peuple dans un monstrueux bain de sang, pour une durée qu'Allah seul sait. En tout cas, sauf pour les aveugles et les partisans de la politique de l'autruche, plusieurs clignotants sont au rouge. Les responsables disposent de tous les moyens pour assurer la protection du peuple et du pays : c'est de leur mission première et essentielle. Aussi, il semble que l'élection d'une énième Assemblée «populaire nationale» ne serait, dans les circonstances actuelles qu'on vient d'indiquer, qu'un cautère sur une jambe de bois. Le phénomène honteux de la «chkara» et des sommes astronomiques qui arrosent les réseaux de la corruption ont été mis à nu, plus d'une fois, ces quinze dernières années. A la veille du scrutin législatif du 10 mai 2012, dans un article intitulé : «Pourquoi les Algériens s'abstiennent d'aller aux urnes ?», publié dans Le Soir d'Algérie, j'ai donné mon point de vue sur les causes de l'abstentionnisme en Algérie et j'ai, entre autres choses, écrit ceci : «Il y a ce constat terrible que chacun a pu faire : l'argent est partout et pourrit cette élection... Il faut (....) dénoncer ce mal politique absolu et clouer au pilori, sans faiblesse ni pitié, tous les porteurs de ‘‘chkara'' qui vendent et achètent les électeurs, les faveurs des chefs de parti pour avoir le meilleur rang ou la bonne place sur la liste des candidats...» C'était donc il y a cinq ans ! Or, selon les plus récentes informations rendues publiques, la «chkara» est toujours en vigueur et de rigueur, malgré tous les discours lyriques et les engagements catégoriques des responsables ! Ce qui est nouveau par rapport à 2012, c'est que la métastase cancéreuse s'est étendue à la tête du système. Deux affaires illustrent mes propos. La première est la découverte au domicile d'une dame, membre du BP du parti FLN, d'une valise contenant environ un milliard de centimes, payés par un député «FLNiste» sortant qui souhaite être réélu et qui, connaissant les pratiques malhonnêtes en usage dans les élections, en payant cash cette énorme somme, a acheté la 2e place sur les bulletins de vote et les affiches électorales car cette place lui garantit «son élection». Dans toute affaire de corruption, il y a toujours un corrupteur et un corrompu ; il y a souvent aussi un intermédiaire ou plusieurs — on peut les appeler rabatteurs — ; mais dans celle-ci, il y a aussi quelque part, gravement mêlé et en tout cas compromis, un parti politique qui se veut patriote, nationaliste, et digne héritier du FLN historique. En l'espèce, il est traîné dans la fange par les siens. Par ailleurs, cette affaire honteuse nous révèle que les «mercuriales» du souk électoral algérien ont flambé depuis 2002 ! Il faut donc croire que le mandat de député est particulièrement juteux pour les députés, car on n'investit pas de telles sommes pour l'unique plaisir de posséder le titre et une carte de visite de député. Il est clair que le candidat qui verse de tels pots-de-vin doit s'attendre à un gros retour sur investissement, en monnaie sonnante et trébuchante. Observons enfin qu'un milliard de centimes donnés en pot-de-vin représentent 200 mois de salaire ou 17 ans de salaires de 5 millions de centimes (c'est, notons-le, le salaire d'un professeur de lycée et à peu près celui d'un policier, après cinq à six ans de service !). Mais le gros scandale est incontestablement l'affaire du fils du SG du FLN, pris en flagrance avec de fortes sommes en dinars et 200 000 euros, provenant de corrupteurs sans scrupules, qui, de toute évidence, n'aspiraient au mandat de député que pour se servir encore et encore et se gaver jusqu'à l'indigestion et la tukhma, dirions-nous. Ces sommes importantes ont été saisies au logement de l'intéressé situé dans une résidence d'Etat. Précisons toutefois qu'en vertu du principe de droit selon lequel la responsabilité pénale est individuelle et personnelle, un parent — qu'il s'agisse du père ou de la mère — ne peut être pénalement poursuivi et condamné pour des infractions commises par son fils ou sa fille, dès lors que celui-ci ou celle-ci sont majeurs. L'inverse est vrai : on ne condamne pas un fils pour les crimes et délits commis par son père ou sa mère. Comme dit ce dicton bien de chez nous : «Koul cha'tat3alaq min rajliha.» Il n'en demeure pas moins que lorsque la commission d'une infraction par un fils a été facilitée par la fonction du père et qu'elle a un lien direct avec celle-ci, le mauvais comportement du fils rejaillit sur le père, le scandale éclabousse la famille, son honorabilité est atteinte, et la légitimité du père à exercer de hautes fonctions politiques en pâtira quelque part, tôt ou tard. Mais n'accablons pas ce père de famille sans doute déjà malheureux par ce que certains moudjahidine rapportent à son sujet. Et cela est une autre histoire ! L'autre fait marquant nouveau qui va marquer de façon indélébile ces législatives, ce sont les violences commises autour de cette course éperdue aux fonctions, apparemment très profitables et très rentables, de représentants du peuple algérien. Deux cas sont à retenir. D'abord la «nefra» ou bagarre générale qui eut lieu le 11 mars à Tiaret, à la mouhafadha FLN (encore !), et qui a jeté par terre 6 blessés et un mort. Rien qu'à la lecture de ce bilan tragique, on mesure la violence de ces incidents électoraux. Il y a eu ensuite l'étrange enlèvement et le mystérieux assassinat d'un autre candidat à la candidature, qui venait de rendre visite à la mouhafadha FLN (encore !) de Béjaïa et que l'on a retrouvé mort, trois semaines après, dans une forêt des environs de cette même localité. Ses agresseurs seraient au nombre de quatre ou cinq. Eu égard aux sommes d'argent qui circulent sous cape à l'occasion de ces élections, on peut raisonnablement soupçonner que cet assassinat a un rapport avec ces législatives si particulières ! Après avoir rappelé ces affaires tragiques et très tristes, je ne puis m'empêcher de citer l'histoire comique des affiches électorales représentant des candidates sans visage ! Les visages de certaines candidates ont été, a-t-on appris par la presse, carrément floutés, comme on floute les visages des mineurs délinquants. Et si d'aucuns ont trouvé cela étrange comme comportement, d'autres n'y voient rien d'anormal. Mais la question est : pourquoi affiche-t-on dans les rues des affiches électorales avec portraits des candidats, sinon pour les faire connaître de ceux qui vont voter pour eux ? Autres questions : pourquoi des femmes acceptent-elles d'afficher leurs photos et pourquoi d'autres s'y refusent ? Les unes seraient-elles plus pudiques que les autres ? Plus religieuses ? Plus musulmanes ? Si elles sont élues, siègeront-elles masquées ? Cette pratique, de toute évidence machiste, a été déclarée conforme à nos traditions (électorales ?) par ce que je n'hésite pas à qualifier de fetwa par le très vénérable président de la Hiise. Se souvenant qu'il est aussi juriste, il a aussi parlé de vide juridique et affirmé qu'il souhaiterait que la loi règle cette question. Gageons donc que la prochaine législature sera saisie d'un projet ou d'une proposition de loi sur le voile, le hijab, la tenue de la femme musulmane, etc. Ce sera une occasion de plus d'ouvrir le débat sur le statut de la femme, sur sa place dans la société musulmane, et permettre aux écoles juridiques les plus réactionnaires de reprendre du terrain en Algérie. Cette ridicule histoire de députées «anonymes et incognito» permet aux obscurantistes de grignoter encore plus les droits des femmes. Le président de la Hiise est tout à fait nouveau dans notre paysage politique ; il est né en 1952 dans le Souf, il a été lycéen à Annaba, et a étudié le droit à Constantine, puis fait un passage en Grande-Bretagne pour étudier la langue anglaise. Il exerça comme avocat et enseigna à la Faculté de droit d'Annaba. Il entama assez tôt une carrière politique et se distingua, en même temps que d'autres de ses amis, comme «redresseur» du parti islamiste Ennahda qu'il parvint en effet à retourner contre son leader historique ; il fit ensuite une carrière «politique» fulgurante dans les rouages de l'Etat comme député, ministre, conseiller à la présidence de la République, puis fut recyclé comme chef de la mission de la Ligue arabe à Bruxelles, et enfin comme ambassadeur en Arabie Saoudite. La présidence de la Hiise semble être son bâton de maréchal. Signalons pour terminer ces deux «couacs» de la campagne électorale : primo, les emblèmes utilisés par l'ENTV, en arrière-plans des plateaux d'interview, ne sont pas conformes à la réglementation, deuxio, l'utilisation de l'emblème national comme nappe de table ou de comptoir d'une salle de réunion, sous le regard des responsables d'un parti politique ! Conclusion Cette année on aura assisté à une campagne électorale irréelle, avec des candidats pochettes-surprises, des meetings semblables à des théâtres d'ombres, des programmes caricaturaux, une campagne sans débats contradictoires, des partis qui présentent des candidats mais sans faire le bilan de leurs activités durant le précédent mandat, des sortants qui s'en sont allés «vaquer à leurs affaires personnelles» sans rendre des comptes à leurs mandants, en l'occurrence les électeurs. Une fois de plus, on fait comme si de rien n'était, on efface tout et on recommence comme avant. Une fois encore, les «choix» proposés sont biaisés et minés. Toutes les erreurs et les fautes sont oubliées, les consciences sont anesthésiées. Certains politiciens n'ont plus les pieds sur terre. Ils sont comme en lévitation, pleins de fatuité. Les monomaniaques du monopartisme et du parti hégémonique triomphent. Ils sont l'Etat, ils sont le passé, ils sont l'avenir... Ces élections sont les leurs. Ils vont encore gagner, car c'est écrit, c'est le maktoub. Et pour enfoncer le clou, leurs leaders n'ont plus que ces cinq ou six mots dans la bouche : le peuple est souverain, c'est lui qui décide !!!