En prévision des législatives du 4 mai, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a insisté, hier, lors de son passage au forum de la Radio nationale, sur la neutralité de l'administration. Tout en insistant que les observateurs internationaux, invités pour superviser le déroulement de ce scrutin, auront toute la latitude d'aller «là où ils veulent», à charge à l'administration de leur assurer les bonnes conditions d'exercice de leur mission. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Pour rappel, des délégations d'observateurs internationaux représentant diverses institutions régionales et mondiales (Union africaine, ONU, Ligue arabe, Union européenne) séjournent en Algérie afin d'assister au déroulement de ce scrutin qualifié de crucial. Ce faisant, le ministre a évoqué le contexte sécuritaire régional et mondial et les menaces qui pèsent sur le pays pour inciter les Algériens à aller voter massivement lors de cette élection. Il a fait valoir le contexte sécuritaire qui a prévalu durant la décennie 1990 qu'il a appelé à ne pas oublier mais que tout Algérien se doit de se rappeler pour dire que la stabilité n'a pas été facile à instaurer. «Nous avons vécu l'enfer durant toutes ces années du terrorisme. Chaque jour, des centaines d'Algériens et d'Algériennes étaient assassinés. Je ne dis pas cela pour faire peur, mais en tant que ministre de l'Intérieur, je me dois de le rappeler aux consciences. Ne pas en parler serait impardonnable !» a indiqué l'invité du forum de la Radio nationale. Et d'évoquer les appels au boycott lancés notamment à travers les réseaux sociaux, appelant à ne pas utiliser les nouvelles technologies dans un sens négatif. Noureddine Bedoui faisait une allusion au contenu d'une vidéo postée récemment par un jeune Youtubeur algérien, largement partagée sur le réseau social Facebook, dans laquelle il exprime clairement qu'il n'irait pas voter. Le ministre prévient que ce genre de vidéos ne manquent pas d'arrière-pensées et même de manipulations venant de parties étrangères qu'il n'a pas nommées. Cependant, soutient Bedoui, la toile regorge aussi de jeunes Algériens qui appellent au vote, et c'est cela que le ministre préfère retenir. «Nous sommes fiers de nos jeunes qui communiquent sur ces espaces virtuels, mais il faut faire très attention sur l'usage qu'on en fait», a martelé le ministre. Sur le même registre des nouvelles technologies, Noureddine Bedoui soutient que l'Etat s'approprie de plus en plus ces outils novateurs et promet que d'ici 2022, le processus électoral sera totalement informatisé ; les votants pourront accomplir leur devoir électoral via leurs cartes d'identité biométriques dont une des nombreuses applications permet justement l'acte de voter. «La carte d'identité biométrique n'est pas une carte ordinaire. Elle comporte des dizaines d'applications, celle du vote», a expliqué Bedoui. Par ailleurs, le ministre assure que tous les moyens ont été mis à la disposition des partis et des candidats afin de tenir leurs meetings, précisant qu'aucune plainte n'a été émise à ce propos.