L'ambiance au sein des quartiers généraux de partis, aussi bien de l'allégeance que ceux de l'opposition, était, jeudi, jour des élections législatives, semblable à celle de la rue. Mohamed Kebci -Alger (Le Soir) - Spectre de l'abstention pour tous par-ci, celui de la fraude pour d'autres, par-là, telle était l'ambiance au niveau des sièges nationaux des partis politiques, jeudi, jour des élections législatives. Chez le MSP, à El-Mouradia, sur les hauteurs de la capitale, le siège était presque vide à notre arrivée vers 9h30. L'agent d'accueil nous informera que notre descente sur les lieux était «précoce» puisque, expliquera-t-il, peu de cadres et de militants étaient au siège et que l'ambiance se fera plus «électrique» à partir de la mi-journée, soutenant qu'une cellule de suivi du scrutin à l'échelle nationale est sur le qui-vive et que le président du Mouvement allait accomplir son devoir électoral à Msila, sa wilaya de résidence. Un cadre du parti ne manquera pas de reprendre la rhétorique du chef Abderezzak Mokri liée à l'appréhension d'une fraude dont il n'a de cesse d'avertir ces derniers temps. Au siège du FLN un peu plus haut, à Hydra, même ambiance terne puisque ce n'est qu'à notre arrivée que des cadres du parti commençaient à atterrir. Quant au secrétaire général Djamel Ould-Abbès, il devait voter à la mi-journée à l'école primaire El-Ghazali, située au Golf, précédé quelques instants avant par le Premier ministre. Il en est de même chez le «frère-ennemi», le RND, dont le siège national, sis à la cité Mahiouz (les Asphodèles), était loin de constituer cette «ruche» constatée lors des précédents scrutins. Le secrétaire général du parti a accompli, tôt, son devoir électoral dans une école primaire d'Alger-Centre, nous dira un présent sur les lieux en compagnie de trois autres qui discutaient de tout sauf des élections du jour. C'est dire l'état d'esprit chez même les partis de l'allégeance. Direction, le siège national du RCD, situé au boulevard Mohamed-Chaâbani, à El-Biar, où nombre de membres de la direction nationale suivaient les opérations de vote au niveau des circonscriptions où le parti est engagé. C'est ainsi que les appels téléphoniques d'observateurs, que le parti a mobilisés dans les bureaux et centres de vote, faisaient part de dépassements et d'irrégularités émaillant l'opération électorale. Comme, par exemple, le refus de présidents de bureaux de vote de remettre les bulletins de vote RCD à la position 17 et les classer délibérément au milieu. Ce face à quoi des citoyens électeurs du RCD n'ont pas manqué de protester. Ou encore le fait que le paquet des bulletins de vote du RCD (numéro 20) est moins volumineux que tous les autres au niveau du bureau 75 du centre «El Moussalaha El Ouatania» à Dely Brahim. Et «malgré l'intervention de notre représentant sur place, le chef de centre, désigné par l'administration, refuse de remédier à cette anomalie», soutient un membre du secrétariat national du parti. A cet instant, le président du parti nous rejoint dans son bureau, lui qui venait d'accomplir son devoir électoral à l'école primaire Baha, sise à Mohammadia, où Mohcine Belabbas révélera, vidéo à l'appui, qu'un «renfort de militaires est venu pour le vote en faveur des partis de l'administration au centre de vote El Djanina mixte réservé exclusivement aux militaires. Ceci non sans qu'il mette en avant les articles de la loi portant régime électoral qui régit le vote des membres des corps constitués et les conditions de leur inscription sur les listes électorales, notamment les articles 4, 9 et 10. De quoi conforter le parti dans ses appréhensions de fraude au sujet desquelles il n'a cessé d'avertir. Chez le MPA, l'ambiance était à la sérénité et le siège national du parti sis au quartier Meissonier, en plein cœur de la capitale, grouillait de militants et de candidats. Dont celui qui pilote la liste du parti au niveau de la capitale, Idir Benyounès, qui ne cessait de ressasser lors de notre discussion que le mouvement que préside son frère, l'ex-ministre Amara Benyounès, créerait la surprise, en disputant le leadership au duo FLN-RND.