Les résultats des élections législatives du 4 mai prochain suivront-ils la logique du nombre de listes électorales présentées par chacun des partis, en sus des listes indépendantes qui ont enregistré une nette «décrue» ? Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Une perspective à moitié certaine puisque le duo FLN-RND conservera, à coup sûr, la première et la seconde places en termes de sièges à récolter comme le veut la «tradition». Mais l'interrogation concerne les autres partis, notamment les partis du triumvirat de l'allégeance, TAJ-MPA-ANR qui, malgré le jeune âge des deux premiers, et les contraintes de l'article 94 de la nouvelle loi portant régime électoral, le premier a pu essaimer l'ensemble des circonscriptions électorales, le second 48 et le troisième 38. Il y a également le Front El Moustakbal, catalogué dans ce que son président aime à proclamer, la troisième voie qui, né en 2012, a pu présenter 50 listes électorales. Des prouesses que même le plus vieux parti de l'opposition, le FFS, n'a pu réaliser, lui qui se contente de 35 listes électorales, ou encore le PT qui présente 42 listes. Nous n'omettons pas d'évoquer le RCD qui ne participe au prochain scrutin législatif que dans 13 circonscriptions électorales et Ahd 54 avec seulement 17 listes électorales, dépassés, ainsi, par des partis néophytes comme l'Alliance El feth (27), Fajr el Jadid (26), le Parti de la liberté et de la justice (21), le Front national pour la justice sociale (20), le parti El Karama (20), le Mouvement El Infitah (17), le Parti des jeunes (16), le Mouvement de l'entente nationale (15) et le Front de l'Algérie nouvelle (15). Nous ne devons pas omettre la mouvance verte qui, dans sa nouvelle reconfiguration, essaime presque l'ensemble des circonscriptions électorales comme c'est le cas de l'Alliance Hamas (HMS) et le Front du changement (FC) et 49 circonscriptions électorales pour l'Alliance Nahda-Adala-Bina alors que le mouvement Islah participe en solo avec 32 listes électorales. Autant de données qui ont fait que nombre de ces chefs de partis «nouveaux» se sont aventurés à des prédictions. Du genre du «début du déclin de la classe politique classique et traditionnelle», comme le soutenait la semaine dernière le président du MPA, ou encore une «victoire à près de 71% des sièges de l'assemblée populaire nationale, comme le prédisait, juste avant-hier, le secrétaire général de l'ANR. Ceci au moment où Amar Ghoul jure par tous les saints que son TAJ sera un «élément clé de la nouvelle équation politique du pays» et que Abderezzak Mokri prévoit que son MSP, renforcé à l'occasion par le retour au bercail de Abdelmadjid Ménasra après une infructueuse expérience en solo, arrache des sièges même à Tizi-Ouzou,... S'agit-il de simples déclarations à mettre sur le compte d'une campagne électorale précoce avec l'engagement d'une bataille psychologique pour faire douter les adversaires, ou d'alertes et de mises en garde quant à des «velléités de se voir substitués par d'autres» ? Les deux choses à la fois en sus, notamment pour ces partis de la cuvée 2012 et même ceux d'avant, de servir, d'une sorte de «zone de transit» pour nombre de déçus des deux partis du pouvoir. N'a-t-on pas vu, en effet, nombre de recalés du FLN et du RND, piloter, à la toute dernière minute, les listes de ces partis que la secrétaire générale du PT n'a pas hésité à qualifier de «nébuleuses» qui participent, selon elle, à la pollution de la scène politique nationale.