Le mois de Ramadhan coïncide cette année avec la période de forte chaleur. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avertit et déconseille le jeûne chez les personnes âgées et les malades chroniques, chez qui le jeûne engendre de graves complications. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La canicule et le jeûne chez la population âgée peuvent accentuer la déshydratation, aggraver les maladies chroniques et augmenter la fréquence des infections, explique le département de la santé dans un communiqué. Par conséquent, le jeûne, dit-il, est déconseillé chez les personnes âgées dépendant d'une tierce personne et les personnes atteintes d'une ou de plusieurs maladies sous multiprise médicamenteuse. En raison aussi, poursuit-il, des longues journées de jeûne qui sont de 16 heures, le risque de déshydratation peut engendrer le déséquilibre des maladies chroniques. L'activité de la journée doit être adaptée à cette situation, recommande-t-on, et l'apport en eau en quantité suffisante est fondamental le soir entre le ftour et le shour. Le jeûne comporte aussi des risques pour l'hypertendu dont le déséquilibre tensionnel, un accident vasculaire cérébral ou un œdème aigu du poumon. En raison du risque de déshydratation, le jeûne est aussi contre-indiqué en cas de HTA maligne, instable, traitée par deux ou plusieurs médicaments et en cas de complications coronaires, cérébro-vasculaires et insuffisance rénale. Le jeûne est, par contre, autorisé si le patient est stabilisé, traité par un seul médicament en une seule prise sans autre maladie associée. Cependant, le jeûne doit être rompu dans le cas d'un pic hypertensif et de survenue d'une complication. On le répète chaque année : le jeûne comporte des risques hypoglycémie /coma hypoglycémique, la journée, d'hyperglycémie/coma hyperosmolaire, le soir, déshydratation et thrombose chez les diabétiques. De fait, le jeûne est déconseillé chez le diabète de type1 (insulinodépendant, et qui touche surtout les enfants et les adolescents), le diabète de type 2 (qui touche surtout les adultes). Toutefois, souligne-t-on, le jeûne est autorisé si le diabétique de type 2 non compliqué est bien équilibré par les règles hygiéno-diététiques et/ou antidiabétiques oraux ; après avis médical. Cependant, il est conseillé de procéder à l'autosurveillance glycémique. En cas de malaise, recommande-t-on encore, il faut interrompre le jeune si la glycémie est inférieure à 0.70 g/l ou supérieur à 3 g/l et en cas d'acétone dans les urines. Le jeûne est également déconseillé chez un sujet ulcéreux. Ce dernier risque des hémorragies digestives (vomi de sang ou des selles noirâtres) et une péritonite par perforation d'ulcère. Le jeûne n'est pas autorisé chez le patient souffrant d'un ulcère évolutif ou d'un ulcère qui a moins de 6 mois de cicatrisation. Il est autorisé chez le patient qui a un ulcère cicatrisé de plus de 6 mois sous traitement protecteur gastrique mais le jeûne doit être rompu immédiatement, recommande-t-on, en cas de crise douloureuse. Le jeûne est aussi déconseillé chez tout patient souffrant d'insuffisance cardiaque avec ou sans hypertension artérielle ; d'infarctus du myocarde moins de 3 mois ; d'angor instable et chez les patients soumis à plus de 2 médicaments par jour. L'arrêt du traitement pendant le jeûne peut aggraver la situation des asthmatiques et chez les personnes épileptiques. Les personnes sous dialyse, les transplantés, si le traitement est contraignant, à savoir une prise de médicament de 2 à 3 fois par jour, et en cas de maladies rénales aiguës, le jeûne est strictement interdit, recommande le ministère de la Santé.