Les vêtements de l'Aïd el-Fitr restent une incontournable tradition pour les petits et même pour les grands. Des articles qui au grand dam des parents, voient souvent leur prix augmenter voire multiplier. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Comme la tradition le dicte, les enfants se pareront le jour de l'Aïd el-Fitr, de leurs plus beaux habits. Tout un cérémonial pour quelques instants de bonheur pour les petits. Seulement perpétrer cette tradition ancestrale, est un véritable casse-tête chinois pour nombre de parents. La plupart d'entre eux, triment justement pour acquérir les tenues tant attendues par leurs enfants. La flambée des prix des vêtements décourage plus d'un. En cette matinée ensoleillée du 25e jour du mois de Ramadhan, les rues de la capitale sont noires de monde. En quête de nouveaux vêtements pour leurs enfants, les Algérois ont pris d'assaut les magasins, bazars et étals de marchés. A Belouizdad, à Alger, les rues et ruelles grouillent de monde. Les clients «butinent» d'une boutique à l'autre à la recherche du pantalon, de la chemise ou de la robe qui fera plaisir à leurs enfants. L'exercice se révèle un peu difficile pour nombre de parents, même si les magasins de prêt-à-porter et de chaussures sont bien achalandés. Pas toujours évident de trouver son bonheur à des prix raisonnables. Ici, une tenue pour enfant coûte entre 5 000 et 9 000 dinars sans pour autant compter le prix de la paire de chaussures. «Trop, c'est trop !», peste une quinquagénaire devant une vitrine de chaussures pour enfants. «J'ai deux enfants à vêtir pour l'Aïd. Rien que leurs tenues m'ont coûté plus de dix mille dinars et il reste encore les paires de baskets à acheter», explique-t-elle toute dépitée. Ne se faisant pas prier pour apporter son témoignage, Hadjer affirme pour sa part, que les prix des habits ont carrément doublé. «Je voulais acheter une paire de baskets à led pour ma fille de trois ans. Au début du mois de Ramadhan, elle était affichée à 2 800 dinars alors qu'aujourd'hui, elle est à 4 800 dinars et dans le même magasin», assure-t-elle. Cette mère de famille regrette finalement, de ne pas avoir effectué cet achat au tout début du mois de jeûne même si les nombreuses dépenses du Ramadhan ne lui laissaient pas beaucoup de choix. Les friperies à la rescousse Mohamed, fonctionnaire, les autres mamans pour dénoncer le «dictat» des commerçants. «A l'approche de l'Aïd, les prix des vêtements et des chaussures ont automatiquement augmenté au vu et au su de tout le monde», dit-il. Après un mois de Ramadhan saignant, ce père de famille se retrouve cette fois-ci, pris au piège par les prix exagérés du prêt-à-porter. Offrir des vêtements neufs à ses cinq enfants pour la fête de l'Aïd el-Fitr lui impose de casquer davantage. Pour lui, la seule solution reste les friperies. Dans ce type de magasins, Mohamed est sûr de pouvoir trouver des habits pour toute sa progéniture. «Je n'ai pas le choix, je suis obligé d'aller leur chercher des vêtements dans une friperie», ajoute-t-il. Certes, ces gamins mettront pour cet Aïd des vêtements déjà portés, mais au moins, ils auront une tenue comme tous les autres enfants. Comme ce papa, nombre de parents font leurs emplettes dans les friperies où les tarifs demeurent accessibles aux familles à faible revenu. «J'habille toujours mes trois enfants dans les friperies. Les vêtements sont de bonne qualité et les prix sont plus au moins raisonnables», témoigne Naïma. Soulignant le caractère exigeant des enfants, elle poursuit : «mes enfants passeront l'Aïd vêtus d'articles branchés sans que les gens ne sachent que ces vêtements viennent de la friperie». D'ailleurs poursuit-elle, «même nous les parents, nous achetons nos habits de la friperie. Avec dix mille dinars, nous pouvons habiller toute la famille», dit-elle encore. Toujours est-il, les plus futés sont ceux qui ont anticipé en faisant leurs achats pour l'Aïd el-Fitr bien avant le mois de Ramadhan.