Le nouveau ministre de l'agriculture et du développement rural, M. Abdelkader Bouazgui, a rendu publics les contours de sa feuille de route. Son objectif : «relever le défi de la sécurité alimentaire du pays.» Les grandes lignes ont été définies hier lors de la réunion des cadres du secteur qu'il a présidée au siège de son département. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - A l'écoute de l'intervention de M. Abdelkader Bouazgui, il ressort clairement que le département de l'agriculture n'a pas encore atteint les objectifs qui lui ont été fixés par les hautes instances de l'Etat. En parfait connaisseur de la réalité du terrain, l'ex-wali de Blida n'a pas été par trente-six chemins pour porter à la connaissance des cadres de son département, «que la responsabilité incombe à tous de mettre en œuvre la nouvelle feuille de route du plan d'action sectoriel qui se veut cohérent et pragmatique». Le ministre de l'agriculture a nettement signifié que «le plan d'action du gouvernement a placé le développement des activités agricoles productives dans un objectif visant, non seulement à consolider la sécurité alimentaire du pays, mais aussi à diversifier l'économie nationale et à réduire le déséquilibre de la balance commerciale des principaux produits de base». Pour cela, la nouvelle équipe du département de l'agriculture a fixé des objectifs à l'horizon 2020 et qui consistent notamment en une «croissance moyenne du secteur de l'ordre de 5%, une valeur de la production agricole, forestière et halieutique de l'ordre de 4 300 milliards de DA contre 2 700 milliards de DA en 2014, une surface agricole irriguée de 2 millions d'hectares, une extension des superficies agricoles qui tend vers 9 millions d'hectares, un taux de couverture forestière de 13% contre 11% actuellement, un doublement de la production de la pêche et de l'aquaculture, la crétaion de 1 500 000 postes d'emploi dont 80 000 dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture, le doublement des exportations agricoles (près de 700 millions de dollars actuellement).» Mais pour atteindre ces objectifs, le ministre de l'agriculture a énoncé une série de mesures et d'actions à entreprendre. Il plaide pour le «développement d'autres débouchés à la production du secteur (industrie de transformation, capacité de stockage, logistique d'exportation, etc.), la coordination intersectorielle (ministères), l'amélioration de l'organisation professionnelle, la structuration des filières, l'adhésion interprofessionnelle et l'amélioration du cadre financier et de l'environnement commercial». Su un ton ferme, M. Abdelkader Bouazgui a instruit ses collaborateurs tant au niveau central qu'au niveau de wilaya «de prendre les dispositions pratiques à l'effet d‘organiser périodiquement l'examen des activités du secteur». «C'est une opportunité pour permettre le retour de la température de l'environnement local, de partager les préoccupations des responsables sur les conditions de réalisation des programmes sectoriels et les contraintes liées à la gestion des dispositifs d'encadrement technique et administratif», a-t-il expliqué. Le ministre de l'agriculture et du développement rural s'est dit optimiste pour la réalisation de tous les objectifs fixés. Toutefois, il fera savoir que «seule la prise en considération des orientations prioritaires, la mobilisation et notre engagement seront à même de remporter la bataille de la consolidation de notre souveraineté alimentaire».