L'Ecole supérieure algérienne des affaires, ESAA, a abrité le premier séminaire sur la promotion des projets innovants en économie verte, à son siège, hier. Un événement qui s'inscrit également dans le cadre du master spécialisé des grandes écoles «Territoires, technologies et financement de portefeuilles de projets innovants pour l'économie verte», mis en œuvre et initié par le R20MED. Ce séminaire, qui a duré deux jours, a été organisé conjointement par le R20MED (Regions of Climate Action), le bureau de l'ONG pour la région méditerranéenne, l'Ecole nationale polytechnique d'Oran, Maurice-Audin et l'Ecole des mines de Saint-Etienne, sous le patronage du ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables. Avec plus de 200 acteurs institutionnels et économiques, intervenant dans les domaines des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique et de la gestion durable des déchets, les journées d'étude se sont déroulées en trois sessions, dédiées à chacun des trois domaines, comprenant des panels de débats sur les questions particulières liées aux politiques et actions publiques, aux projets d'entreprises et au retour d'expériences. La ministre de l'EER a ainsi souligné l'importance de la gestion et la valorisation des déchets, ainsi que l'efficacité des déchets et des énergies renouvelables. S'agissant du programme de l'Algérie dans ces domaines, la ministre a déclaré que «la première phase avec le R20Med a été entamée dans la conception et la réalisation de la gestion des déchets. Quant au grand défi qu'est de mettre sur les rails des énergies renouvelables, nous devons déjà actualiser ce travail, puis entamer la seconde phase à suivre, afin de promouvoir l'économie verte». Concernant la soumission aux projets dans ce domaine, plus de détails seront communiqués lors de la remise du programme au gouvernement, puisque «mes équipes et moi ne voulons pas faire dans la précipitation, s'agissant des engagements de l'Algérie, de son devenir et de tout un avenir prometteur, dans le domaine des énergies renouvelables». De son côté, le Dr Christophe Nuttal, directeur exécutif du R20 Genève, a mis l'accent sur l'apport économique de ces procédés, puisque «le recyclage des petites bouteilles d'eau en plastique apporterait 600 dollars la tonne, qui sera acheminé vers l'Europe à 200 euros». Ce qui laisse les tas de déchets plastiques changer de couleur, aux yeux de bien d'éventuels investisseurs dans ce domaine. Le représentant du ministère des Affaires étrangères, M. Brahim Belhimer, a déclaré que le partenariat de l'Algérie avec le R20Med commence à porter ses fruits. «Lors de la COP 21, l'Algérie a réitéré son engagement dans le domaine du développement durable, lors du sommet des Nations-Unies, qui a abouti en septembre 2015 à un agenda qui s'étend vers l'horizon 2030, dont les objectifs sont le développement durable, lequel notre agenda a mis en exergue». En Algérie, le tri à la source et la collecte sélective des déchets ménagers s'étendent aux cités AADL, dont celles relevant de la commune de Bir-el-Djir, où la Direction de l'environnement d'Oran a fourni des bacs repeints, dédiés aux déchets secs recyclables que collecte l'Epic Cet. Cette expérience qui a porté ses fruits a mobilisé les citoyens qui sollicitent de plus en plus le R20Med, depuis le lancement des opérations le 25 avril 2015, suite à la signature d'une convention entre l'Agence nationale des déchets et le R20Med. Cela a engendré une organisation des quartiers, désignant des syndics ou des comités de résidents pour faciliter les actions citoyennes. Toujours dans la wilaya d'Oran, la résidence El-Ryad du Groupe Hasnaoui, qui compte 1 740 ménages et plus de 6 000 habitants, possède la société Giryad qui se charge de la gestion générale de la résidence, particulièrement des déchets ménagers. En-deçà des actions, l'éducation citoyenne au tri sélectif se fait de manière ponctuelle dans lesdits quartiers. A ce titre, le R20MED, appuyé par son siège à Genève, reste mobilisé pour accompagner les institutions et les organisations, pour faire face aux nouvelles exigences et pour aider à l'émergence de bonnes pratiques écocitoyennes.