Le départ du wali Mouloud Chérifi, qui se trouve actuellement en Indonésie dans le cadre du jumelage de la wilaya de Bouira avec une province indonésienne, lancé en novembre dernier lors de la visite qu'avait effectuée à Bouira l'ambassadrice d'Indonésie en Algérie, Mme Safira Machrousah, est différemment apprécié par les citoyens de Bouira. Mais une chose est sûre, tout le monde pense que les pouvoirs publics auraient dû épargner le mouvement à la wilaya de Bouira dont le wali Mouloud Chérifi n'était là que depuis novembre dernier. D'ailleurs, cette mutation effectuée en moins de 9 mois, qui était précédée par l'ex-wali Nacer Maskri qui n'était à la tête de la wilaya que depuis mars 2013, après le départ de son prédécesseur Ali Bouguerra qui n'avait pas bouclé ses 5 ans à la tête de la wilaya de Bouira, a fait dire à certains confrères que la wilaya de Bouira est devenue une wilaya-transit. Une wilaya dans laquelle le pouvoir expérimente les responsables et les réoriente aussitôt après avoir eu une idée précise sur eux. C'est le cas du wali Ali Bouguerra qui était appelé en catastrophe à Ouargla pour gérer le mouvement des chômeurs, puis de Nacer Maskri qui était muté à Sétif après seulement 2 ans et demi à Bouira et présentement pour Mouloud Chérifi qui vient d'être muté à Oran, après exactement 9 mois et 9 jours. Cela étant, et puisque actuellement la Toile est devenue le meilleur forum citoyen, des centaines de commentaires ont enflammé les dizaines de pages Facebook avec différentes appréciations. Un véritable débat était spontanément lancé à travers la Toile, où l'on a retrouvé ceux qui pensent que le wali Mouloud Chérifi n'est pas resté longtemps pour le juger quand d'autres pensent le contraire en jugeant qu'il a échoué dans plusieurs domaines dont celui de l'eau, du logement, de l'investissement et même du tourisme. Ainsi, Mohand Hassan de M'chédallah pense que la bataille de l'eau a été complètement perdue par Mouloud Chérifi qui, malgré ses plans anti-pénurie, ses commissions installées au printemps pour veiller à la bonne préparation estivale pour éviter aux citoyens la pénurie d'eau potable, force est de constater qu'il a échoué. Aujourd'hui, en plein été, des centaines de villages à travers la wilaya souffrent du manque d'eau alors que la wilaya est l'une des plus riches en termes de ressources hydriques et ouvrages hydrauliques avec trois grands barrages qui totalisent près d'un milliard de m3 d'eau, Tilesdit à Bechloul avec 165 millions m3, Koudiat Asserdoune à Lakhdaria avec 650 millions m3 et Oued Lekehel à Aïn Bessem avec 30 millions m3. Avec ces trois barrages, et les sommes colossales investies par le gouvernement dans les grands transferts, des wilayas limitrophes comme Tizi-Ouzou, Médéa, M'sila et Bordj-Bou-Arreridj sont alimentées à partir de Bouira alors que dans la wilaya, des centaines de villages en souffrent encore dont certains à quelque 2 kilomètres du chef-lieu de daïra, nous voulons parler du grand village de Tamourt Ouzemmour qui reste la plaie béante de tous les walis qui se sont succédé à la tête de Bouira depuis les années 2000. L'autre secteur qui a échappé au wali est celui de l'habitat avec des retards et des colères à répétitions des citoyens demandeurs de logement sans qu'il put faire grand chose, alors que dès son installation il avait initié la fameuse campagne de nettoyage qui avait changé un peu le visage de la ville, l'ancien tissu urbain et le vieux bâti sont restés tels quels et le chef-lieu de wilaya continue à offrir au visiteur cette image d'une dechra surtout du côté de l'ancienne ville. Enfin, côté tourisme et malgré les stations climatiques féériques de Tikjda et Thala Rana à Saharidj, le wali, sans doute à cause d'un certain complexe identitaire, ne s'est jamais investi pleinement dans ces projets implantés dans une région berbérophone de peur d'être taxé de régionaliste, lui qui est kabyle et qui a fini, avec ce complexe qu'il traîne, par n'être efficace ni dans la région arabophone ni dans la région berbérophone ... Cela dit, beaucoup d'internautes estiment que le poste du wali est purement politique et obéit aux lobbies du moment et que les changements à répétitions que subit Bouira sont dus au fait que justement cette wilaya n'a jamais eu quelqu'un qui puisse la défendre en haut lieu pour garder les meilleurs responsables, tant pour les postes de wali que pour ceux des directeurs de l'exécutif. Et justement, parlant des responsables et même s'ils ont refusé de donner publiquement leurs avis, en aparté, ils sont majoritaires, avec beaucoup parmi les élus locaux et de wilaya, qui déclarent être soulagés par le départ de Mouloud Chérifi, qui, selon eux, arbore souvent un esprit hautain à leur égard. Cela étant, rappelons que la plupart des internautes, passé le moment d'étonnement à ce départ annoncé du wali Mouloud Chérifi, finissent leurs commentaires par souhaiter bonne chance tant à celui muté à Oran que pour le nouveau venu, un certain Liman Mustapha dont beaucoup cherchaient à en connaître les contours, les compétences et... même les origines mais pratiquement, personne ne s'est attardé sur ces détails concernant le nouveau wali. Il est vrai que cela est une autre histoire.